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Présidentielle : Vincent Peillon en appelle aux socialistes pour qu'ils maintiennent "l'unité quoi qu'il se passe"

L'eurodéputé PS, ex-candidat à la primaire de la gauche, invité de franceinfo vendredi, a fustigé l'attitude du "ni droite, ni gauche", qualifiée d'"aventure".

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Vincent Peillon, député européen PS et soutien de Benoît Hamon à la présidentielle, invité de franceinfo vendredi 10 mars. (RADIO FRANCE / FRANCEINFO)

Vincent Peillon, eurodéputé PS, ex-candidat à la primaire de la gauche, qui a rejoint l'équipe de campagne de Benoît Hamon, était l'invité de franceinfo vendredi. Benoît Hamon "doit rassembler la famille socialiste" a-t-il déclaré.

"On voit bien ce qui se joue et qui est extrêmement grave" a-t-il insisté. "C'est la disparition des forces politiques traditionnelles qui structurent la vie politique et après c'est l'aventure du ni gauche ni droite. Vous imaginez le jour d'après ?". Autrement dit le "jour d'après" l'élection d'Emmanuel Macron à la présidentielle, l'une des cibles de Vincent Peillon ce vendredi. "Vous pensez que la gauche et la droite c'est la même chose ?". Et il a appelé les socialistes à l'union : "Maintenez votre unité quoi qu'il se passe dans l'intérêt du pays et dans l'intérêt de votre famille politique".

Haro sur le "ni droite, ni gauche"

Selon Vincent Peillon, la crise politique s’amplifie. "Emmanuel Macron n’est pas une solution. Il est une expression de la crise que nous vivons. Je n’ai rien contre lui, mais attention, le 'ni droite, ni gauche' ce n’est pas une nouveauté. Nous cherchons encore la confusion et la crise", a ajouté l'eurodéputé PS.

Le candidat malheureux à la primaire de la gauche a estimé que l'unité du parti socialiste était fondamentale. "Dans son histoire, le PS a toujours été composé de sensibilités différentes, mais la famille socialiste ne fonctionne que si elle se rassemble". Pour Vincent Peillon, "le ni droite ni gauche, ça n'a jamais apporté rien de bon".

Pas d'aventure politique "personnelle" 

L'ancien ministre de l'Education nationale s'est également sur le programme d'Emmanuel Macron. "Le mouvement En Marche!, c'est le mouvement Emmanuel Macron, EM. On voit bien que c'est une aventure individuelle. Depuis quand un parti s'appelle 'mon projet c'est moi-même ?'" L'eurodéputé PS a mis en garde les socialistes tentés de se rapprocher de l'ancien ministre de l'Economie : "Aujourd'hui vous partez sans aucune négociation, sans avoir discuté le projet".

Eviter le "tous les mêmes"

Interrogé sur les motivations du soutien de Bertrand Delanoë à Emmanuel Macron, "le candidat qui peut battre Madame Le Pen", Vincent Peillon a déclaré que c'était une erreur d'analyse. "Ce dont nous avons besoin pour éviter le thème majeur de Marine Le Pen, 'tous les mêmes, gauche et droite', ce n'est pas de montrer qu'elle avait raison, en unissant des gens de gauche et de droite sur la même politique qui se continue, mais en en étant capable de remettre dans le débat public de la clarté et de parler aux populations qu'elle prétend représenter aujourd'hui. Ce que représente Emmanuel Macron, me semble être cette confusion." 

"Il semblerait que des gens de l'UMP et du PS qui se mettent ensemble", a poursuivi Vincent Peillon. Il y a quelque chose de têtu dans l'Histoire, c'est comme cela que l'on sait qu'il y a eu des chambres à gaz et qu'on ne peut le nier, il y a des gens de l'UMP et du PS, a-t-il déclaré, précisant qu'il venait de parler des faits qui s'obstinent, qui engagent.  

Vincent Peillon s'est interrogé sur une hypothétique victoire d'Emmanuel Macron. "Avec qui va-t-il gouverner ? La majorité ce sera le PS ou les Républicains ? En 1988", dit-il en faisant référence au gouvernement Rocard, "il y avait une majorité socialiste qui cherchait à s'élargir"

Regardez l'intégralité de l'entretien de Vincent Peillon sur franceinfo le vendredi 10 mars 2017.

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