Au temps où la France aimait la cigarette
En mars 1954, le SEITA (Service d'Exploitation Industrielle des Tabacs et Allumettes), devenu par la suite " La " SEITA, lance en grande pompe trois nouvelles cigarettes.
La Gauloise Disque Bleu, la cigarette EGEE, et la cigarette Air France. Et Pierre Grimanelli, le directeur général est très fier des nouveaux paquets qui permettront, selon lui, de meilleures ventes.
A l'heure où le gouvernement aurait entériné l'idée de paquets de cigarettes neutres destinés à ne pas tenter kes consommateurs, ces mots paraissent vraiment venir d'un autre temps.
D'un temps où, sans nier ses risques pour la santé, la cigarette était partout. D'un temps où les adultes fumaient deux fois plus qu'aujourd'hui. D'un temps, aussi où la radio faisait même gagner des paquets de cigarettes dans des jeux de culture générale...
Nous étions alors en 1963, et deux ans plus tôt, à l'occasion du quadricentenaire de l'introduction du tabac en France, au palais de l'UNESCO, Maurice Genevoix déclarait son amour pour la cigarette devenu un véritable fait social:
" Vous savez, nous savons tous, que le tabac est devenu un fait social, qu'il n'est guère d'heures de notre vie auxquelles il ne soit, en quelque sorte, associé ; gustativement, il va de soi, par l'arôme de sa combustion ; esthétiquement et visuellement par les caprices de ses volutes ; implicitement et sentimentalement par la griserie subtile qu'il prolonge, par le rêve qu'il favorise, par l'attente matinale de la première cigarette, par la privation même (momentanée bien sûr) où l'homme sage escompte son plaisir !"
Décidément, c'était un autre temps. La loi Veil de 1976, puis la loi Evin de 1991ont entre autre interdit la publicité pour le tabac au nom de ses dangers pour la santé publique.
Elles auraient donc interdit cette publicité chantée par Fernandel en 1938 pour les cigarettes Weekend
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.