Que devient le camp de migrants de Grande-Synthe ?
3 janvier 2016. A Grande-Synthe, dans la banlieue de Dunkerque, les conditions d'accueil des 1.500 migrants sont devenues dramatiques. Il y a la boue, le froid, la pluie... les migrants, des kurdes pour la plupart, s'entassent sous des tentes sur un terrain inondé.
Face à l'urgence de la situation, le maire écologiste -Damien Carême- annonce la création d'un nouveau camp, à quelques kilomètres de là. "C'est un camp humanitaire, en France, en 2016. C'est impensable. Sauf qu'il faut le faire, on n'a pas d'autre choix que de le faire aujourd'hui. Il fait 8 degrés aujourd'hui, il faisait 10 degrés hier. Les températures commencent à baisser. Il y a urgence à le faire ".
Meilleures conditions
Mi-mars, l'ancien bidonville de Grande-Synthe a été rasé et le nouveau camp (construit par MSF) a ouvert ses portes. Le nouveau camp peut accueillir jusqu'à 1 500 personnes, il répond aux normes humanitaires internationales et désormais, les petits cabanons chauffés ont remplacé le "camp de la honte" et les tentes installées dans la boue. Bonne nouvelle, peu avant l'été, l'Etat a annoncé sa participation à hauteur de quatre millions d'euros. Sept mois et demi plus tard, les résultats sont encourageants; la situation des migrants s'est améliorée à tous points de vue, explique le maire, Damien Carême. "On n'a plus de maladies telles qu'on avait précédemment comme la gale, on a éradiqué toutes les maladies liées aux mauvaises conditions de vie lorsqu'on était dans ce camp de boue. Ils ont trois repas par jour, ce qu'ils n'avaient pas auparavant sur le camp car c'était compliqué d'organiser les choses, et ils ont suffisamment de douches, de toilettes, de points d'eau sur le camp pour répondre aux besoins des 850 réfugiés du camp aujourd'hui ".
Impact positif
L'amélioration des conditions a eu un impact positif sur les migrants, remarque Damien Carême. "On le voit sur leur moral même si il y a quelques cas psychologiques difficiles parce qu'ils ont traversé des choses assez horribles lors de leur parcours sur les routes. Ce sont des choses qui les ont marqués. Mais la situation va beaucoup mieux pour eux, ils sont apaisés sur le camp et aujourd'hui on en est à une centaine de demandes d'asile par mois en France, ce qu'on n'avait absolument pas dans les anciennes conditions de vie" explique le maire de Grande-Synthe qui explique que parmi les priorités, figure aussi une meilleure identification des passeurs, "c'est un vrai trafic d'êtres humains, inacceptable " insiste Damien Carême.
Fermeture à terme
La convention signée avec l'Etat prévoit à terme le démantèlement des cabanons. C'est un objectif que confirme Damien Carême. "Quand on a fait le déménagement, en mars, ils étaient 1 330. Aujourd'hui, ils sont 820 sur le camp. On voit bien que ça baisse un peu depuis le démarrage de ce camp. Je me suis engagé à résorber ce camp car c'est important pour la ville. Quand il y avait 2 800 migrants, cela faisait 14% de la population, c'est énorme. Si on veut que les populations acceptent la problématique des réfugiés sur le territoire, il faut aussi que l'on soit sur des tailles adaptées. J'ai parlé de démantèlement à terme, je ne sais pas quand sera ce terme " ajoute Damien Carême qui souligne que le camp et l'intervention de l'Etat "Ont permis de créer 50 emplois sur la commune ".
A Grande-Synthe, le nombre de personnes accueillies continue à diminuer; les cabanons installés dans le camp doivent être démantelés au fur et à mesure des départs des migrants. A l'inverse, dans le camp voisin de Calais, la situation empire. Près de 7 000 personnes vivent dans la jungle de Calais, 2 500 de plus qu'en juin dernier.
►►► À lire aussi : Crise des réfugiés : l'Etat signe une convention avec le maire de Grande-Synthe
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