Automobile : Frank Marotte, PDG de Toyota France, vise des prix "accessibles"
Le numéro un mondial du secteur est confronté à la hausse des coûts, et aux retards de livraison.
Toyota publie des résultats en hausse, malgré la crise qui secoue le secteur automobile. Sur un an, le numéro un mondial a vu son chiffre d’affaires augmenter de 15%, à 240 milliards d’euros. Mais il est rattrapé, à son tour, par les problèmes d’approvisionnement et la hausse des coûts. Invité éco de franceinfo vendredi 13 mai, Frank Marotte, le PDG de Toyota en France, assure pourtant qu’il veut "rester accessible" : "L’accessibilité prix pour les consommateurs que l’on cible est le point cardinal".
Depuis le début de l’année, le constructeur a augmenté ses tarifs de 3,5%, explique le dirigeant : "Jusqu’à présent, on est en-dessous de l’inflation. On a aussi des coûts de matières premières très supérieurs. Si on ne faisait rien, 38% de nos profits cette année seraient grignotés par la hausse du coût des matières premières".
Des retards de livraison
La tension sur l’approvisionnement a aussi des conséquences sur la production. "On finit par subir la crise", constate Frank Marotte : "On a eu en moyenne trois jours de fermeture à Valenciennes. Il n’y en aura pas en mai. On espère qu’il n’y en ait pas jusqu’à l’été (…) On a aujourd’hui deux semaines de visibilité sur les approvisionnements".
Le délai de livraison s’allongent, "le plus long qu’on ait connu ces dernières années, et nos compétiteurs sont dans la même situation", explique le PDG : "Chez Toyota, on est entre quatre et cinq mois, chez Lexus un peu plus – huit ou neuf mois. C’est très insatisfaisant". Frank Marotte assure que le constructeur "accompagne" les clients et qu’il est "transparent" sur les délais de livraison.
En 2035, la fin des voitures thermiques neuves
Le numéro un mondial doit, comme tout le secteur, affronter le défi de la voiture électrique. "L’horizon, c’est le zéro émission", rappelle le dirigeant : "Chez Toyota, on a pour ambition d’avoir 100% d'un parc roulant en 2050 qui soit zéro émission. On ne vendra plus de voitures neuves non électriques à partir de 2030 chez Lexus en France, et à partir de 2035 chez Toyota".
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"Mais une voiture électrique est aujourd’hui trop chère pour beaucoup de consommateurs", poursuit-il : "C’est pour ça que l’hybride a encore, pour une phase de transition jusqu’en 2030 ou 2035, un grand avenir devant lui. Cette technologie permet de baisser de 20% les émissions de CO2, tout en étant accessible au prix du thermique".
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