Philippe Martinez (CGT) : "Nous devons proposer l’unité syndicale"
Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, a tiré le bilan de la deuxième journée de mobilisation contre la réforme du Code du travail, jeudi.
"Il avait un peu moins de monde à Paris" a reconnu jeudi 21 septembre sur franceinfo Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT à l'origine de la deuxième journée d'action contre la réforme du Code du travail. Mais il considère que le "mécontentement est là". "Il n'y a donc aucune raison de s'arrêter, bien au contraire" a-t-il affirmé et souhaite "une nouvelle journée interprofessionnelle d'action".
Il espère convaincre la CFDT d'y participer et appelle à l'"unité syndicale". "Nous tenons à notre indépendance" s'est justifié le syndicaliste pour expliquer qu'il ne participera pas à la manifestation organisée par Jean-Luc Mélenchon samedi 23 septembre. Par ailleurs, il a refusé de "s'abaisser" à répondre au porte-parole du gouvernement Christophe Castaner qui a déclaré s'opposer au fait "qu'on emmerde les Français".
franceinfo : allez-vous continuer la mobilisation ?
Philippe Martinez : Il avait un peu moins de monde à Paris, un peu plus dans dans d'autres villes. Globalement, les chiffres des manifestants sont peut-être un peu inférieurs à la fois précédente même s'il y a encore des rassemblements en cours. Je crois que le mécontentement est là, la mobilisation est là. Il n'y a donc aucune raison de s'arrêter, bien au contraire.
#LoiTravail #grève "Nous allons réfléchir à la possibilité d'une nouvelle journée interprofessionnelle d'action" Philippe Martinez CGT pic.twitter.com/2lYMsF1x5M
— franceinfo (@franceinfo) 21 septembre 2017
Prévoyez-vous une nouvelle journée de mobilisation ?
On va y réfléchir. Il y a des rendez-vous la semaine prochaine : les routiers lundi, les retraités jeudi prochain, la journée des fonctionnaires. Nous allons réfléchir en fonction des réalités des uns et des autres. Je souhaite une nouvelle journée interprofessionnelle d'action.
Allez-vous réfléchir seul ?
Je pense que la situation exige que nous réfléchissions avec l'ensemble des confédérations. Je crois qu'il y a la nécessité d'une rencontre avec Laurent Berger de la CFDT pour examiner la situation, revoir le contenu des ordonnances, discuter des décrets. Le premier qui vient de tomber est très loin de celui que nous avait annoncé la ministre, on est déjà en recul par rapport à une mauvaise chose sur les indemnités légales de licenciement. On a vu dans les cortèges encore plus que le 12 septembre, des drapeaux de l'ensemble des confédérations. Nous avons une responsabilité importante, les secrétaires généraux des confédérations, à prendre en compte ce mécontentement et à essayer de proposer l'unité syndicale.
Que vous dit Laurent Berger ? Pour l'instant la CFDT ne prévoit pas de manifestations...
On va discuter. Je suis convaincu, et je pense eux aussi, qu'il y a une attente des salariés pour qu'il y ait unité. C'est une attente. Nous devons prendre nos responsabilités.
Allez-vous participer au rassemblement samedi 23 septembre ?
Je ne serais pas présent samedi à Paris. La CGT n'appelle pas au rassemblement de samedi car nous tenons à notre indépendance. Tous les soutiens sont importants, que ce soit Jean-Luc Mélenchon ou d'autres. J'ai aperçu Hamon, Pierre Laurent. Il y a besoin que les mouvements sociaux trouvent un relais politique mais nous veillons à notre indépendance syndicale car nous représentons des adhérents qui ont diverses opinions.
Que répondez-vous au porte-parole du gouvernement Christophe Castaner, qui s'oppose au fait qu'"on emmerde les Français" ?
Je ne vais pas m'abaisser à répondre à ce genre d'argument. Si Monsieur Castaner et d'autres membres du gouvernement veulent débattre du fond des ordonnances nous sommes disponibles. Pour l'instant, ceux qui sont embêtés par les politiques, c'est les salariés qui n'ont pas de boulot. Il y a des manifestations, des grèves, parfois ça gêne d'autres personnes. Quand on est en grève dans son entreprise, ça gêne son patron, et ça aussi c'est important.
Emmanuel Macron a-t-il tort lorsqu'il affirme appliquer son programme ?
Il a tort de considérer que tous ceux qui ont voté pour lui ont voté pour l'ensemble de son programme. Les ordonnances, nous les avons découvertes le 31 août. C'est se moquer du monde !
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