L'interview éco. Selon Philippe Martinez, l'affaire Penelope Fillon "ne rend pas crédible celui qui a attaqué ceux qui gagnent le moins"
Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, était l'invité de Jean Leymarie, mercredi sur franceinfo, pour évoquer l'actualité politique avec la victoire de Benoît Hamon lors de la primaire de la gauche, ainsi que l'affaire Fillon.
Le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, était l’invité de l’interview éco mercredi 1er février sur franceinfo. Le leader syndical a été amené à commenter l'actualité politique avec l'élection de Benoît Hamon lors de la primaire de la gauche. Il est notamment revenu sur l'affaire qui secoue le candidat de la droite, François Fillon. À propos de cette dernière, Philippe Martinez a déclaré que "ce genre de révélations ne rend pas crédible celui qui a passé beaucoup de temps à attaquer ceux qui gagnent le moins".
franceinfo : Est-ce que François Fillon peut rester candidat à l'élection présidentielle ?
Philippe Martinez : Une enquête est en cours. On verra ce que disent les conclusions des enquêteurs. Cette affaire n'aide pas à rendre les hommes politiques crédibles vis-à-vis de l'opinion publique. Avec ou sans cette affaire, la CGT s'oppose à beaucoup de mesures du programme de monsieur Fillon. Ce genre de révélations ne rend pas crédible celui qui a passé beaucoup de temps à attaquer ceux qui gagnent le moins.
Pourquoi n'êtes vous pas d'accord avec la proposition de revenu universel faite par Benoît Hamon, le candidat de la gauche ?
Ce projet part du principe qu'il n'y aurait plus de travail pour tout le monde. Nous, on pense qu'il y a encore de la place pour le plein emploi. Le travail est essentiel dans la vie. La question du travail doit être au cœur du débat de la présidentielle. Il faut changer le travail. Laisser les salariés exprimer leur savoir-faire. Le mal-être au travail, ça fait un moment qu'on le dénonce. Il faut travailler mieux et moins. On se félicite donc que Hamon et d'autres disent qu'il faut réduire le temps de travail.
Comment expliquez-vous que vous ayez la même position que le Medef sur le revenu universel ?
Le Medef a parfois des positions qui peuvent se rapprocher des nôtres, car le travail c'est structurant dans la vie. En revanche, nous nous opposons car ce sont eux qui génèrent ce mal-être au travail. Certains perdent la vie au travail parce qu'il y a de la souffrance. D'autres meurent parce qu'ils n'ont pas de travail. C'est ça qu'il faut remettre dans l'ordre.
La CGT assigne les dirigeants du groupe de prêt-à-porter, Vivarte, devant le tribunal. Qu'espérez-vous ?
Il faut faire la transparence sur ce qui s'est passé dans cette entreprise. Elle a racheté des tas d'enseignes. C'est de la croissance externe, il faut apparaître de plus en plus gros. Mais, ça se fait sur le dos des salariés. Les patrons, et ceux qui ont géré le groupe, sont épargnés. On vire les salariés comme des mal-propres. On ne peut pas dire : 'on va virer plus de 1 000 salariés et puis ça va s'arranger !' Il faut qu'on retrouve une situation saine.
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