Attentats : vers une augmentation des primes d’assurance
Ce dirigeant, c’est le directeur général du groupe AXA. Selon Jacques de Peretti, la contribution des assurés au Fonds de garantie des victimes des actes terroristes (le FGTI) n’est plus suffisante pour faire face à la recrudescence des actes terroristes sur notre sol. Ce Fonds de garantie a été créé en 1986 alors que la France subissait les attentats liés à la situation au Proche-Orient. Les assurés que nous sommes le financent avec une taxe de 4,30 € par an, prélevés sur chacun de nos contrats d’assurance de biens (habitation, automobile, etc…) Cette taxe a été relevée en 2015 pour la première fois depuis dix ans.
Ajustements nécessaires
La capacité du FGTI à assurer sa mission n’est pas remise en cause mais des ajustements sur son financement sont nécessaires. Selon le gouvernement, ce Fonds de garantie dispose aujourd’hui d’une réserve d’un milliard 300 millions d’euros. Jusqu’à présent, la situation ne nécessitait pas de débourser plus de dix millions d’euros d’indemnités par an. Mais la multiplication des actes terroristes change la donne.
Un seul exemple : pour les seuls attentats du 13 novembre à Paris et Saint-Denis, l’indemnisation des victimes et des familles a mobilisé 300 à 350 millions d’euros. C’est exponentiel. Il faut donc adapter le système, soit en augmentant la taxe, soit en diversifiant les sources de financement. La réflexion est engagée avec les pouvoirs publics. C’est tout le sens donné à la création, par François Hollande, d’un secrétariat d’Etat chargé de l’aide aux victimes confié à Juliette Méadel.
Dans tous les cas, il faut s’attendre à une augmentation de nos contrats d’assurance
Il est trop tôt pour dire de combien exactement et dans quels délais, mais oui, l’augmentation des primes d’assurances est incontournable. Une telle initiative ne répond pas à l’appétit des assureurs privés. Une loi adoptée par le Parlement le 15 août 2014 prévoit jusqu’à un doublement de la taxe attentat en cas de besoin. Le rôle de l’assureur privé est d’anticiper les risques et de les évaluer pour pourvoir les couvrir le moment venu.
Dans le monde aujourd’hui, entre le terrorisme et les aléas climatiques, seuls 25% des risques potentiels sont couverts. Cela veut dire qu’il reste, au 21ème siècle, 75% de la planète non assurée. Un eldorado pour les assureurs car qui dit besoin de plus d’assurance dit plus de besoins financiers pour assumer ces risques et donc de nouveaux produits assurantiels. La concurrence jouera son rôle et influencera les prix.
Prix à payer pour vivre dans une société toujours plus sécurisée dans un monde de plus en plus risqué. Finalement, la logique économique rejoint en tous points les déclarations politiques de ces dernières semaines : "Il va falloir s’habituer à…" .
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