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Le mot de l'éco. Uber gagnera-t-elle un jour de l’argent ?

Les VTC vont à nouveau faire parler d'eux lundi : cette fois ce n'est pas leur bataille contre les taxis, mais contre la plus grosse des plateformes, Uber donc. Uber a décidé d’augmenter le mois dernier sa commission, de 20 à 25%. 

Article rédigé par franceinfo, Guillaume Gaven
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
L'application Uber utilisée depuis une tablette, le 5 mars 2014, à Washington (Etats-Unis).  (BLOOMBERG / BLOOMBERG / GETTY IMAGES)

Au-delà de cette guerre larvée, une question un peu provocante : l’application gagnera-t-elle un jour de l'argent ?

Les pertes d'Uber atteignent des sommets

Trois milliards de dollars pour  l'année 2016, selon une estimation de Bloomberg. Si cela se confirme, ce sera un milliard de plus qu'en 2015. Depuis sa création, en 2009, Uber aura englouti au total, cinq milliards de dollars pour financer son développement. Un développement à marche forcée d'ailleurs : Uber est aujourd'hui disponible dans plus de 500 villes, réparties dans près de 80 pays.

A chaque fois la recette est la même

Uber n'arrive dans une ville qu'en position de force - en clair, après s'être assurée d'un nombre suffisant de chauffeurs qui travaillent pour elle. Du coup, elle les subventionne très largement, à tel point que, dans de nombreux pays, le prix payé par le client est inférieur à la somme versée au chauffeur. Mais ça coûte très cher : ces subventions représenteraient, selon les experts, les deux tiers des pertes d'Uber dans le monde.

Reste que, une fois que l'appli est devenue incontournable, une fois qu'Uber est en position de quasi-monopole, changement radical d'attitude. Uber coupe les subventions et augmente sa marge. En France la commission prélevée sur une course est ainsi passée le mois dernier de 20 à 25%.

Vent de contestation

D’où la grogne qui monte chez les chauffeurs. Ils n’ont pas d'autre choix que de travailler avec l'appli la plus importante, sauf que leur chiffre d'affaires fond comme neige au soleil. Un concurrent raconte que, quand Uber s'est lancé à Paris, elle garantissait 25 euros de l'heure ; si le chauffeur gagnait moins, Uber lui versait la différence.
Aujourd'hui c'est fini. Et avec la contestation actuelle, ce sont les concurrents d'Uber qui pourraient tirer leur épingle du jeu.  Allocab, Chauffeur privé, Marcel, Snapcar entre autres, racontent tous un afflux de demandes de chauffeurs - et aussi de nouveaux clients qui veulent "consommer responsable". Évidemment il n'existe aucun chiffre, mais le soleil Uber semble un peu voilé.

Même situation aux États-Unis 

Quand Uber a décidé de réduire ses subventions, ça a profité au concurrent, Lyft, qui a gagné des parts de marché. Uber n’a pas eu d’autre choix que de faire marche arrière.

Plus radical, en Chine

Là-bas, Uber a jeté l'éponge – en fait, elle a transféré ses activités à son rival, Didi, contre 18% du capital du nouvel ensemble. Ça lui a, au passage, permis de réduire un peu ses pertes : Uber a récupéré un milliard de dollars dans l'opération.

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