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Drogues dures : "Moins de morts par overdose et de contamination au VIH" ?

D'après le député UMP Bernard Accoyer, les "salles de shoot" ne sont pas nécessaire car "l'actuelle politique sur les drogues fonctionne très bien". La preuve : "On a vu baisser les contaminations par le virus VIH et une baisse très importante des décès par overdose". Vrai, mais à nuancer.
Article rédigé par Antoine Krempf
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
  (Bernard Accoyer affirme que le nombre de morts par overdose a fortement baissé en France © Maxppp)

Vrai, mais.. 

D'abord sur la baisse des morts par overdose. 340 personnes sont décédées d'une surdose de drogue en 2011, dernière année pour laquelle l'Observatoire français des drogues et toxicomanies dispose de chiffres. C'est une cinquantaine de moins sur un an.

  (Evolution du nombre de décès par overdose entre 2000 et 2011 © inserm)

La baisse est importante mais elle ne reflète pas la tendance depuis le début des années 2000. En 2003, l'OFDT a dénombré 231 contre une centaine de plus huit an plus tard alors que la politique de prévention et de répression contre les drogues n'a pas fondamentalement changé durant ces années.

Forte baisse de contamination au VIH

Bernard Accoyer affirme donc également qu'il y a moins de contaminations par le VIH chez les consommateurs d'héroïne. Effectivement, le nombre de nouveau cas de Sida baisse constamment depuis quinze ans. On est passé de plus de 300 contaminations recensées par an, contre moins d'une centaine entre 2000 et 2012 d'après l'Institut national de veille sanitaire.

  (Evolution du nombre de nouvelles séropositivités liées à la drogue depuis 2003 © InVs)
Plus largement, quand on regarde le nombre de nouveaux cas de Sida en général, on remarque que la part de toxicomanes est également en baisse constante. Plus largement, la part des toxicomanes est également en baisse constante parmi le nombre de nouveaux cas de Sida détectés. 

  (Drogues/VIH)
La politique de prévention semble donc effectivement marcher sur ce plan-là. Mais le VIH n'est pas le seul à prendre en compte. Lorsqu'on regarde le nombre de contaminations à l'hépatite C, on se rend compte que ce chiffre-là est plutôt stable ces dernières années. 

 

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