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Pourquoi les Écossais portent-ils des kilts ?

Je vous épargnerai la description du kilt, et le cortège de plaisanteries plus ou moins subtiles qui touchent —si j’ose dire— ce qu’il y a en dessous.
Article rédigé par Philippe Vandel
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (© Maxppp)

Toujours est-il que si un pays devait accueillir en toutes saisons la jupe au dessus du genou, la logique voudrait que ce ne soit pas l’Ecosse, froide et humide contrée insulaire, battue par les embruns, le crachin, et les vents du Nord. Bref : une météo à ne jamais se mettre en kilt. Surtout sans bas ni collants! 

Et pourtant… Tout commence au XVIIIe siècle dans les Highlands, les hautes terres, situées derrière le mur qu’Hadrien avait bâti (dès 122 après J.-C.) pour protéger son empire des invasions barbares. Là vivent des paysans très pauvres. Des indigents qui n’ont même pas de quoi porter des vêtements cousus. Les hommes se contentent de s’entourer d’un tartan, une pièce de tissu qu’ils portent autour de la taille, retenue grâce à une ceinture, ou encore remontée sur l’épaule à la manière d’une toge. Ils s’enroulent dedans pour dormir, également. Aucune coupe : c’est juste un carré ou un rectangle de la plus grande simplicité, fait d’une laine épaisse et résistante à la pluie (jusqu’à un certain point). Les couleurs varient selon les clans.

En 1727, un maître de forge du Lancashire passe un accord avec un chef de clan pour l’exploitation de forêts dans les Highlands. Il embauche de la main-d’œuvre locale et se rend vite compte que leur habillement n’est pas du tout compatible avec la tâche demandée. Il fait alors venir un tailleur et le charge de remédier à cela le plus simplement possible. Le tailleur coupe les longueurs : le kilt est né.

 

Ce qui va le populariser, c’est... son interdiction. En 1745, c’est l’écrasement de la dernière révolte jacobite. Les révoltes jacobites [sic] étaient des mouvements,  en Angleterre, visant à ramener les Stuart sur le trône. Tout signe extériorisant une particularité écossaise est alors interdit, notamment dans le domaine de l’habillement.

ès lors que le peuple ne porte plus le kilt, les élites vont prendre le relais comme affirmation de leur identité. Car non seulement le kilt représente l’Écosse, mais il va également à l’encontre de tous les codes vestimentaires occidentaux qui veulent que les hommes portent des pantalons. Donc il bafoue le pouvoir en place à Londres. 

Deux siècles plus tard, avec le renouveau celtique, le kilt passera les frontières : d’autres peuples l’adoptent comme signe de ralliement : les Irlandais, les Gallois, les habitants des Cornouailles et même les Bretons. 

Une dernière galéjade ? Hors de question. On ne plaisante pas avec ces choses-là.

Jusqu’à preuve du contraire...

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