Cet article date de plus de sept ans.

Mémoire d'Info. Jérôme Garcin : La mort de son amie Barbara, en 1997, "a été un moment terrible"

Pour ses trente ans, franceinfo a demandé à des personnalités de la culture et des médias de raconter l'info qui les a marquées ces trente dernières années. Le journaliste et écrivain, Jérôme Garcin, revient sur la disparition de son amie Barbara, le 24 novembre 1997.

Article rédigé par franceinfo, Guy Birenbaum
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
La chanteuse Barbara, le 8 février 1978 à l'Olympia à Paris. (MICHEL CLEMENT / AFP)

Jérôme Garcin est journaliste et écrivain. Depuis 1989, il produit et anime la célèbre émission Le Masque et la plume sur France Inter. Pour lui, l'événement le plus marquant de ces trente dernières années est la disparition de la chanteuse Barbara, le 24 novembre 1997.

"Ça a été un moment terrible, confie Jérôme Garcin à franceinfo. D'abord, personnel puisque j'avais la chance d'être un ami de Barbara, d'aller la voir à Précy [Précy-sur-Marne, en Seine-et-Marne, où la chanteuse avait acheté une maison], d'avoir été souvent à ses côtés à la fin de sa vie qui n'était pas facile."

Jérôme Garcin en mai 2016. (CHRISTOPHE ABRAMOWITZ / RADIO FRANCE)

Le journaliste se souvient d'avoir assisté à l'enregistrement de son dernier album, durant l'été 1996, aux studios Méga à Suresnes (Hauts-de-Seine). Cet album "qui contient cette chanson à pleurer, À force de, dont le fils Depardieu avait écrit le texte", précise Jérôme Garcin qui voyait Barbara malade sans savoir de quoi elle souffrait. "De temps en temps, elle quittait le studio pour plusieurs jours. On savait qu'elle allait à l'hôpital. On ne savait pas pourquoi. Elle revenait. Elle continuait à enregistrer", raconte-t-il.

Une maladie secrète

"On voyait physiquement qu'elle était fatiguée, explique Jérôme Garcin. On voyait que la voix, cette voix sublime, cristalline, qui avait été celle de ses débuts était devenue une voix -que moi, j'aimais beaucoup- une voix fatiguée, ronceuse. C'était une voix qui avait vécue. C'était magnifique. Et, évidemment, elle articulait de plus en plus mal. N'empêche, elle avait fait cet ultime album mais on savait qu'elle était malade." 

De cette époque-là, Jérôme Garcin a gardé les fax que Barbara lui envoyait, souvent le matin. Avec le temps, ces documents sont "devenus quasiment des feuilles blanches. Ça s'efface", regrette-t-il. Et puis, le 24 novembre 1997, il apprend la mort de son amie : "Je n'avais plus de nouvelles d'elle depuis quelques semaines et ça a été un choc terrible, se souvient le journaliste. D'ailleurs, même après sa mort, il a encore plané un mystère. On parlait de choc infectieux, d'autres parlaient de longue maladie. Elle maintenait si bien le secret dans sa vie qu'elle l'a maintenu au moment de disparaître."

"Son éternité est incontestable"

En 1965, Barbara écrit et enregistre Une petite cantate. Une chanson en mémoire de sa pianiste à l'Écluse [le cabaret parisien où elle se produisait entre 1959 et 1964], morte un mois plus tôt dans un accident de voiture. C'est la chanson "qui me touche le plus, explique Jérôme Garcin sur franceinfo. Une chanson entre terre et ciel (...) C'est la plus modeste de ses chansons, ce n'est pas la plus éloquente, ce n'est pas Nantes, ce n'est pas Ma plus belle histoire d'amour, c'est une petite cantate qui, à mon avis, définit admirablement cette Barbara."

Vingt ans après la mort de la chanteuse, ses chansons restent célèbres. "Jamais je n'ai vu la jeune génération interpréter à ce point les chansons de Barbara, note Jérôme Garcin. Tout le monde, les cinéastes, les chanteuses, les chanteurs... On a tous quelque chose de Barbara en nous et je crois que c'est aussi pour cela que son éternité est incontestable."

>> Quelle actualité vous a particulièrement marqué ces trente dernières années ? À l’occasion du 30e anniversaire de franceinfo, Guy Birenbaum a posé la question à des personnalités de la culture et des médias. Ils évoquent une date, un événement marquant ou vécu de ces trente dernières années.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.