Transportez-moi. Intempéries et transports
La méteo et les transports en période hivernale ne font pas bon ménage que ce soit en avion, en train ou sur la route.
On l’a vu dans cet accident de car dimanche dernier en Saône-Et-Loire qui a fait 4 morts et 25 blessés, à cause du verglas. Comment améliorer cette situation ?
En ce qui concerne l’état de la route, il ne suffit pas de faire des annonces de prudence dans les départements, car c’est souvent très soudain et très localisé, Héléne Jacquot Gimbal est directrice de l’IFSTTAR, l’Institut des infrastructures des transports.
A 100 mètres près, vous pouvez être en danger verglas
Hélène Jacquot Gimbal
Une des solutions serait d’informer les conducteurs, surtout pour les poids lourds via des applications qui pourraient vous informer en temps réel des dangers et vous inciter à ralentir, au bon endroit au bon moment. En attendant l’IFSTTAR étudie des solutions innovantes comme stocker de l’eau chaude sous la chaussée l’été et la restituer en hiver ou encore changer la couleur de la chaussée.
Les conducteurs souvent mis en cause
Comme en aviation, des boites noires et des formations continues en situation dégradées c’est-à-dire en simulateurs amélioreraient les choses. Concernant les véhicules, à l’instar des ceintures, il faudrait peut-être imposer des pneus neige qui contrairement en Allemagne ne sont pas encore obligatoires en France, sauf si un panneau l’exige. Ce genre de mesures, pourraient épargner chaque année des vies humaines, sur ces routes trop souvent surnommées "routes de la mort".
Incidences sur le trafic ferroviaire par grand froid
Comme pour la route, il existe des chasse-neige sur rail, pour dégager la voie, mais le problème vient aussi du gel des aiguillages, avec des conséquences qui pourraient être dramatiques, alors des solutions préventives existent. Gilles Cheval directeur SNCF du réseau Auvergne Rhône Alpes précise : "Nous avons mis en place des réchauffeurs de ligne".
Encore plus problématique, le givre sur les caténaires, qui altère l’alimentation électrique des trains, il faut alors faire passer des trains dit racleurs, une opération lourde. Et enfin il y a le danger de la glace qui s’accumule sur et sous les trains et qui se détache violemment provoquant quelquefois des bris de glace.
La seule solution est alors de ralentir les TGV de 300 jusqu’à 160 kilomètres heure. Avec les conséquences sur les retards, voire des blocages comme on l’a vu sur le Thalys avant-hier en pleine campagne. C’est pourquoi là aussi il faut anticiper et quand on le peut, tracter les trains jusqu’à une gare.
Et pour les transports aériens, le froid et le givre sont aussi problématiques
La glace accumulée sur un avion peut l’alourdir de plusieurs tonnes, et rendre dangereux le décollage. C’est pourquoi on projette du liquide à base de glycol avant le décollage pour enlever et retarder le givrage. Mais il faut également traiter les pistes. Franck Goldanel est directeur de l’aéroport de Roissy Charles de Gaulle.
On peut traiter une piste longue en 30 minutes
Franck Goldanel
Ainsi plus de 150 personnes sont mobilisées autour de matériels de déneigement, un investissement de plusieurs millions d’euros. Les camions qui en même temps raclent, balaient, et soufflent la neige circulent en patrouille pour traiter les pistes en un seul passage.
La séquence insolite sur ces pilotes du grand Nord qui volent eux, par tous les temps où presque !
J’ai eu la chance de piloter en Alaska ou au Canada, des avions qui ont cette particularité de ne pas avoir de roues, ils ont des skis l'hiver ou des flotteurs l'été et qu'il vente ou neige ces bush-pilots comme on les appelle, utilisent leurs avions, comme leur voiture, pour faire les courses ou amener leur gamin à l'école, je précise quand même que l’Alaska a l’un des taux d’accidents les plus élevés en aviation légère.
En collaboration avec Kilien Messaï
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