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Vitamine D : une carence multiplie par deux le risque de sclérose en plaques

Des chercheurs viennent de confirmer le lien entre un faible niveau de vitamine D d'origine génétique et la sclérose en plaques. Le risque de développer la maladie serait multiplié par deux chez les patients carencés en vitamine D.
Article rédigé par La rédaction d'Allodocteurs.fr
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Un faible taux de vitamine D serait lié à un risque plus élevé de développer une sclérose en plaques (SEP), selon une étude publiée le 25 août 2015, dans PLOS

Des recherches précédentes avaient déjà montré l'existence d'un lien entre le niveau de vitamine D - est issue de la transformation du cholestérol de la peau par les UV du soleil ou présente dans certains aliments (poissons gras, oeufs…) - et la sclérose en plaques. Mais elles n'avaient pas pu confirmer la nature ce lien, démontrant seulement que les personnes malades présentaient des déficits en vitamine D, corrélés à une faible exposition solaire mais qui auraient pu être aussi une conséquence de la maladie.

Cette nouvelle étude réalisée sous la direction de Brent Richards, de l'université de McGill au Canada, a analysé des niveaux de vitamine D et son lien avec la probabilité de développer une SEP parmi 14.498 malades atteints de la maladie et 24.091 personnes en bonne santé.

Certaines variations génétiques limitent la production de la vitamine D

Les chercheurs ont identifié quatre séquences génétiques différentes qui, lorsque l'une d'entre elles est présente, limitent fortement certaines étapes de la transformation du cholestérol en vitamine D induite par la lumière du soleil. Ce défaut dans la chaîne de production de la vitamine D bloque le processus, entraînant une diminution de sa fabrication. Les personnes porteuses de ces séquences ont alors un niveau de vitamine D génétiquement plus faible, mais surtout un risque deux fois plus élevé de développer une SEP selon l'étude.

Ainsi, "les bébés qui naissent avec des gènes associés à une déficience en vitamine D ont deux fois plus de risques de développer une SEP quand ils seront adultes", explique Benjamin Jacobs, directeur du service pédiatrique du Royal National Orthopedic Hospital à Londres.

L'espoir d'un traitement

M. Jacobs, qui n'a pas contribué à l'étude, a qualifié cette découverte d'"importante". Toutefois, "soit la déficience en vitamine D provoque la SEP soit il y a d'autres interactions génétiques complexes", a-t-il relevé.

"Nous ne savons pas encore si donner de la vitamine D à des enfants et des adultes en bonne santé diminuera leur risque de développer la SEP, mais des essais cliniques sont en cours pour l'étudier", conclut le médecin.

Ainsi, une équipe nîmoise dirigée par le Dr Eric Thouvenot mène depuis septembre 2013 des tests dans plus de 30 centres répartis sur le territoire français. Les essais concernent surtout des personnes suspectés d'être atteintes. "Nous allons étudier si la vitamine D, administrée lors des symptômes sont déclarés mais que la maladie n'est pas confimée, peut réduire les risques de conversion en sclérose en plaques" nous expliquait le médecin en 2013. Les premiers résultats devraient être connus en 2018.

Première cause de troubles neurologiques chroniques chez les jeunes adultes, la SEP est une maladie dégénérescente dans laquelle le système immunitaire attaque la myéline, une gaine qui entoure et protège les neurones. Cela entraîne une altération de la vue, de l'élocution, provoque des tremblements, une fatigue extrême ou encore des paralysies. Si elle ne tue pas, cette maladie qui touche plus de 80.000 personnes en France, n'a pour l'instant, ni cause ni traitement connus.

Avec AFP

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