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Cancer de la prostate : un nouveau traitement fait chuter le risque de mortalité de près de 40%

Une équipe française de l’institut Gustave Roussy a présenté samedi au congrès mondial du cancer de Chicago les conclusions d’une étude prometteuse qui pourrait révolutionner le traitement du cancer de la prostate avec métastases.

Article rédigé par Véronique Julia, franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Ce nouveau traitement fait chuter le risque de mortalité de près de 40%, avec des effets secondaires considérés comme limités. (VOISIN / PHANIE / SPL / MEDIADRUMWORLD.COM / MAXPPP)

Depuis vendredi et jusqu’à mardi prochain, les plus grands spécialistes du cancer sont réunis à l’Asco, le congrès mondial du cancer de Chicago. Des équipes venues de la planète entière viennent y présenter les derniers résultats de leurs études cliniques, qui mènent souvent, quand ils sont concluants, à des changements de stratégie dans le traitement de telle ou telle tumeur. 

8 à 9 000 décès chaque année en France 

C’est le cas cette année pour le cancer de la prostate avec métastases : une équipe française de l’institut Gustave Roussy a présenté hier les conclusions d’une étude tellement prometteuse qu’elle devrait très prochainement révolutionner le traitement de ce type de pathologie, très fréquente, qui touche plus de 50 000 hommes et cause 8 à 9 000 décès chaque année en France. 

Ainsi, quand Philippe, 57 ans, se casse le col du fémur en 2014, on lui découvre dans la foulée un cancer de la prostate avec des métastases osseuses un peu partout. À l’époque, le pronostic est sombre. "Sur internet, il y avait des taux de survie d’un an… Forcément, ça fait peur", se souvient Philippe. À Gustave Roussy, le professeur Karim Fizazi propose alors à Philippe un nouveau protocole : en de pareils cas, le traitement standard est l’hormonothérapie : on empêche l’organisme de produire des hormones masculines qui nourrissent la tumeur. Dans cet essai, on a combiné pour être plus efficace deux types d’hormonothérapies. 

Deux hormonothérapies au lieu d’une 

"On a utilisé deux hormonothérapie au lieu d’une car jusqu’à maintenant, explique Karim Fizazi, la première hormonothérapie empêchait la fabrication des hormones masculines par les testicules mais subsistait la fabrication des hormones masculines par les glandes surrénales et par les cellules tumorales elles-mêmes qui, lorsqu’on les ennuie, se débrouillent pour fabriquer des hormones elles-mêmes. La deuxième hormonothérapie empêche cela."

Le résultat est spectaculaire : aujourd’hui, après plus de deux ans de traitement, Philippe n’a quasiment plus de traces visibles de sa tumeur, et vit et travaille normalement. L’étude à laquelle il a participé portait sur 1 200 patients et montre que ce nouveau traitement fait chuter le risque de mortalité de près de 40%, avec des effets secondaires considérés comme limités. Des résultats qui devraient conduire très vite à l’abandon du traitement standard pour administrer dès le diagnostic cette double hormonothérapie.

Cancer de la prostate : un nouveau traitement fait chuter le risque de mortalité de près de 40%

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