Cancer : une maladie repérée trop tardivement chez les plus de 75 ans
Les personnes de plus de 75 ans, souffrant d'un cancer, sont diagnostiquées trop tardivement, selon un rapport publié jeudi par la Ligue contre le cancer. L'association plaide en faveur d'une recherche médicale spécifique à ces patients.
Les personnes âgées de plus de 75 ans qui souffrent d'un cancer sont diagnostiquées trop tardivement et elles ne bénéficient pas de traitements toujours bien adaptés. C'est ce qui ressort du sixième rapport de l'Observatoire sociétal des cancers, publié jeudi 8 juin par la Ligue contre le cancer.
Les causes de l'état des lieux pointées par l'étude
Le constat auquel l'étude aboutit est d'autant plus regrettable que les personnes âgées souffrant d'un cancer sont de plus en plus nombreuses : 700 000 patients sont actuellement en traitement ou suivis pour cette affection. L'Observatoire sociétal des cancers avance plusieurs raisons pour expliquer le diagnostic tardif d'un cancer chez les plus de 75 ans. Souvent, une personne âgée tarde à consulter. Elle a aussi du mal à faire la part entre les symptômes dus à son âge et ceux qui provoqués par un cancer. Par ailleurs, le dépistage systématique des cancers du sein ou du colon n'est plus proposé à partir de cette tranche d'âge.
La nécessité d'une recherche adaptée à l'âge
La maladie est souvent repérée à un stade avancé, ce qui occasionne une prise en charge médicale plus lourde, d'autant plus qu'il n'existe pas aujourd'hui de traitement du cancer véritablement adapté aux personnes âgées. Face à cette situation, Emmanuel Jammes, de la Ligue contre le cancer, plaide en faveur de la recherche. "Il faut développer des essais cliniques pour les plus de 75 ans, avec des protocoles adaptés à leurs spécificités", préconise-t-il. Mais le délégué à la mission "société et politiques de santé" à l'association remarque que les personnes âgées ont très peu accès aux essais cliniques. "C'est qu'elles ont d'autres maladies qui accompagnent leur cancer ou qu'elles sont dans une situation de grande fatigue", explique Emmanuel Jammes.
Aujourd'hui, un tiers des cancers touche des personnes de plus de 75 ans, cette proportion passera à 50 % dans 30 ans.
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