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Trois questions sur la bactérie découverte dans la Station spatiale internationale

Cette bactérie, découverte dans un filtre de l'ISS, a résisté pendant trois ans à des températures extrêmes et aux radiations ultraviolettes. 

Article rédigé par franceinfo
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Une vue de la Station spatiale internationale, le 19 novembre 2016. (HO / NASA TV)

Elle n'est pas extraterrestre, mais elle n'est pas tout à fait terrestre non plus. Une bactérie découverte dans un filtre de la Station spatiale internationale (ISS) attire la curiosité des chercheurs, a rapporté le magazine Wire (en anglais), dimanche 21 mai. Baptisée Solibacillus kalamii, en hommage au 11e président indien Abdul Kalam, mort en juillet 2007 et connu pour son implication dans la recherche spatiale, elle a commencé à livrer ses secrets. 

Voici ce que l'on sait de cette bactérie décrite dans un article publié dans la revue International Journal of Systematic and Evolutionary Microbiology (en anglais).

Comment la bactérie a-t-elle été découverte ? 

Les chercheurs du Jet Propulsion Laboratory sont à l'origine de cette découverte. Ils sont chargés par la Nasa de surveiller la prolifération des bactéries et des micro-organismes dans l'ISS, un espace confiné à quelque 400 kilomètres de la Terre et dans lequel 227 astronautes ont vécu depuis son lancement. Car les bactéries et les moisissures prolifèrent facilement dans l'environnement clos de la station et doivent être surveillées de près pour ne pas mettre en danger les astronautes (les moisissures pourraient notamment ronger les parois). 

A partir de 2013, les chercheurs se sont penchés sur un filtre qui avait été installé dans la station spatiale entre janvier 2008 et mai 2011, raconte le magazine américain. C'est dans ce filtre, qui fait partie du système de nettoyage de l'ISS, que les scientifiques ont relevé une bactérie inconnue. 

Comment est-elle arrivée là ? 

Pour le laboratoire de la Nasa qui l'a analysée, il y a toutes les chances que la bactérie ait été acheminée depuis la terre dans l'ISS via l'une des cargaisons, et qu'elle ait muté dans l'espace.

Ainsi, elle ne ressemble à rien de ce que l'on trouve sur Terre, mais ne semble pas non plus être d'origine extraterrestre. De là à estimer qu'elle est une bactérie mutante ? "Il n'y a aucun élément qui permette de le penser, pour l'instant", relativise Michel Viso, responsable du programme exobiologie au Centre national d'études spatiales, interrogé par franceinfo. "C'est simplement une nouvelle variété de bactérie qui a été identifiée. Il faut savoir qu'elle partage à peu près 99% de son génome avec sa plus proche cousine tout à fait courante : Solibacillus silvestris, que l'on trouve sur les feuilles des pommes de terre. Où a-t-elle muté, d'où vient-elle ? Je ne pense pas que scientifiquement, on puisse actuellement répondre à ces questions."

Quelle est la particularité de cette bactérie ? 

Pour les scientifiques (qui n’ont pas encore terminé d’identifier complètement la bactérie, rappelle Numerama), il semblerait que Solibacillus kalamii se soit révélée particulièrement résistante : le micro-organisme a prospéré et a résisté pendant 40 mois, soit plus de trois ans, dans ce filtre. Le fait d'être exposé à des températures allant de -20 °C à -40 °C et d'être face aux radiations ultraviolettes ne l'a pas altéré. Certes, il ne s'agit pas de la première bactérie à résister aux radiations cosmiques (des algues vertes, présentes à l'extérieur de l'ISS, ont réussi à survivre pendant 530 jours), mais elles n'avaient pas muté comme c'est le cas de celle-ci. 

Pour ceux qui l'étudient, cette bactérie pourrait servir à protéger les astronautes des radiations dans la perspective d'un long périple jusqu'à Mars. 

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