Pesticides dans les vignobles : des associations appellent à une prise de conscience
"Pesticides pulvérisés, enfants exposés, santé menacée = Assez !", clamait une banderole, derrière laquelle environ 200 personnes ont traversé le village de Listrac-Médoc, entouré de vignobles prestigieux.
La marche réunissait les membres de neuf organisations. Parmi elles, l’association Alerte aux Toxiques, fondée par Valérie Murat, fille d'un vigneron décédé en 2012 d'un cancer dont le caractère professionnel a été reconnu en 2015. Nous l'avions rencontrée en 2015 alors sa famille avait décidé de porter plainte contre X pour "homicide involontaire" et "délit de tromperie". (voir video)
Était également présent le Collectif Info Médoc Pesticides, fondé par la sœur de Denis Bibeyran, ouvrier viticole décédé en 2009 d’un cholangiocarcinome (un cancer rare des voies biliaires). Mais le lien entre cette maladie et l’activité professionnelle de Denis Biberyran n’a pas été reconnu par la Cour d’appel de Bordeaux.
Mme Bibeyran a annoncé qu'elle allait se pourvoir en cassation contre cette décision. Elle a déclaré à l’Agence France Presse qu’elle considérait la poursuite des démarches judiciaires comme "un devoir", considérant que "pour tous les travailleurs des vignes, […] la reconnaissance de maladie professionnelle est un droit, et ne doit pas devenir une faveur."
"Le dossier ne peut pas se refermer comme ça", a-t-elle poursuivi, assurant qu'en dépit du revers judiciaire récent, la prise de conscience anti-pesticides s'accroît dans le vignoble et dans le public, qui en a "marre de ce déni, de cette omerta".
De nombreux pesticides, utilisés en agriculture conventionnelle comme en agriculture bio, représentent des dangers avérés pour la santé humaine à partir de certains niveaux d’exposition.
Dominique Techer, représentant de la Confédération paysanne, associée à la marche de Listrac, a affirmé que "les mentalités dans le monde agricole ont beaucoup évolué". "Depuis un an et demi, deux ans, de plus en plus d'agriculteurs, même en non-bio, veulent faire des programmes sans [substances] cancerogènes, mutagènes ou toxiques". "Il y a aussi une réelle inquiétude sur l'exposition, le sort des enfants, inquiétude palpable au sein des couples d'agriculteurs", a-t-il expliqué.
avec AFP
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