Pour l'OMS, il est "peu probable" que l'exposition alimentaire au glyphosate soit cancérogène
Une évaluation de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) rendue publique ce 16 mai a conclu qu'il était "peu probable que le glyphosate provoque un risque cancérogène chez les humains qui y seraient exposés par l'alimentation".
En mars 2015, le Centre international de recherche contre le cancer (CIRC) de l'OMS avait jugé le risque pour la santé humaine "probable" en cas de très forte exposition. L’OMS souligne que les deux informations ne sont pas contradictoires, les travaux présentés portant sur les risques spécifiques liés à une exposition par l'ingestion de quantités limitées de glyphosate.
L’an passé, l’évaluation du CIRC avaient motivées plusieurs campagnes d’appel à l’interdiction totale du glyphosate de la part de plusieurs organisations non gouvernementales.
Cette évaluation influencera-t-elle l'Union européenne ?
Depuis le début du printemps, le parlement européen presse l'Union européenne de renouveler l'autorisation de commercialisation du glyphosate pour sept ans seulement, contre quinze initialement prévus, en raison des inquiétudes quant à son caractère cancérogène. Le comité en charge de la question des pesticides au sein de l'UE doit se réunir ce 18 mai pour décider de l'extension ou non de la licence du glyphosate.
L’annonce de l’OMS et de la FAO pourrait faire pencher la balance en faveur du géant américain des phytosanitaires Monsanto, qui s'est battu pour conserver les autorisations de mise sur le marché de ce produit phare.
La France et l'Autriche se sont notamment exprimées contre le glyphosate, contrairement à la Grande-Bretagne et à l'Allemagne, qui défendent son utilisation.
La ministre de la Santé Marisol Touraine a assuré mercredi 18 mai 2016, sur France Info, que la France ne souhaitait pas le renouvellement de l'autorisation du glyphosate : "Indépendamment des débats sur le caractère cancérigène ou non du glyphosate (...) les études dont nous disposons montrent que c'est un perturbateur endocrinien", a-t-elle souligné. "Le président de la République a dit très clairement lors de son intervention à l'occasion de la dernière conférence environnementale (en avril, ndlr) que le glyphosate ne serait pas autorisé en France", a rappelé Mme Touraine.
Réaction de Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales et de la Santé, invitée du Magazine de la santé mercredi 18 mai
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