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A l'hôpital de la Timone, les internes marseillais inquiets et en colère après l'agression de deux étudiantes

Deux jeunes femmes ont fait l'objet au début du mois de juillet de violences à proximité et à l'intérieur de l'internat. Les étudiants déplorent "un déficit de sécurité".

Article rédigé par franceinfo - Louise Hemmerlé
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Publié Mis à jour
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Vue générale de l'Hopital de la Timone, à Marseille, prise le 18 septembre 2006 . (ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP)

La colère gronde au sein de l'internat de l'hôpital de la Timone. Dimanche 9 juillet, en fin d'après-midi, deux jeunes femmes ont en effet été victimes de "très violentes agressions" dans l'enceinte du bâtiment, rapporte l'Assistance publique-Hôpitaux de Marseille, selon un communiqué (PDF) publié mardi 18 juillet. "Une première a été violemment bousculée par un jeune homme et a réussi à lui échapper", détaille le texte.

Quelques minutes plus tard, l'agresseur s'en est pris à une étudiante en neuvième année de médecine, qui était descendue sortir ses poubelles. "L'homme l'a suivi, l'a frappée au visage et a tenté de la violer à quelques pas de sa chambre", indique le Syndicat autonome des internes des Hôpitaux de Marseille sur sa page Facebook. "La victime souffre, en plus du traumatisme psychique, de multiples plaies de la face, fractures des os du crâne et d'une hémorragie intracrânienne", est-il précisé. L'agresseur, déjà connu des services de police, a été interpellé lundi.

Une porte cassée depuis des mois

Chez les internes, le choc initial a progressivement laissé place à l'inquiétude et l'amertume. Car l'agresseur a pu s'introduire par la porte cassée de l'internat, que les étudiants appellent à réparer depuis des mois. Pour rentrer dans le bâtiment situé dans l'enceinte de l'hôpital de la Timone, nul besoin de badge, il suffit de passer par la porte principale.

"Cela fait plus de six mois que l'on demande à ce que la porte soit réparée. Notre dernier mail à la direction date de la semaine avant l'agression", s'agace Isabelle Chang, responsable de l'internat, contactée par franceinfo. Elle est la première à avoir trouvé la victime dans sa chambre, où elle avait réussi à se réfugier, alors que son assaillant prenait la fuite. "Je me suis dit qu'à deux minutes près, c'était moi aussi", se souvient-elle.

On nous a toujours répondu qu'il n'y avait pas assez de budget pour réparer cette porte, qu'elle tombait trop souvent en panne et que ça coûtait trop cher de la réparer.

Isabelle Chang

à franceinfo

En l'absence de vigile, ce n'est pas la première fois que quelqu'un s'introduit dans l'internat. "Il y a déjà eu des sans-abris qui venaient manger, et des patients de l'hopital, on les retrouvait dans les cages d'escalier", raconte Isabelle Chang. L'agression n'a fait que renforcer ce climat d'insécurité. "Il y a des étudiants qui ne voulaient plus dormir à l'internat, et une qui a déménagé", assure-t-elle. 

Des internes "choqués"

"Les internes ressentent, dans un climat de peur, une colère froide et l'impression d'avoir été méprisés par la direction hospitalière", assène encore le Syndicat autonome des internes des Hôpitaux de Marseille. Selon son président Justin Breysse, contacté par franceinfo, "la victime elle-même est très en colère contre l'AP-HM de si peu de sécurité". "La responsabilité civile de l'AP-HM pour négligence est engagée", poursuit-il, en déplorant "un déficit de sécurité sur l'ensemble des sites de l'AP-HM".

Contactée par franceinfo, l'Assistance publique-Hôpitaux de Marseille affirme que "le directeur de la Timone s’est déplacé à l’internat pour rencontrer les internes présents, tous choqués par cette situation". Dès le lendemain de l'agression, un agent de sécurité a également été posté devant l’internat. Enfin, une réunion est prévue, mercredi, entre les internes, la direction des travaux et la direction de la Timone afin de faire le point sur les travaux complémentaires à réaliser. "Si des mesures de sécurité n'avaient pas été rapidement prises, tout le monde serait parti", estime d'ailleurs Isabelle Chang.

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