Open space : le ver est dans le bruit
C’est la fin de journée, vous êtes fatigué, et votre voisin de bureau n’a pas l’air de s’en soucier au moment où il beugle dans son téléphone. La scène est courante : de nombreux actifs se plaignent du bruit qu’ils endurent au travail. Une nuisance présente notamment dans les open space, ces espaces partagés où appels téléphoniques et discussions en tout genre provoquent un brouhaha général dont il est difficile de faire abstraction.
Selon une enquête Ifop, menée auprès de 708 travailleurs actifs et commanditée par l’association JNA (Journée nationale de l’audition), "un actif sur deux en poste de travail se dit gêné par le bruit et les nuisances sonores" dans le cadre de son activité professionnelle. Et l’affirmation ne se limite pas aux ouvriers du BTP : elle touche toutes les catégories socio-professionnelles.
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La semaine de la santé auditive au travail démarre ce lundi 23 octobre, et l’association JNA alerte sur les failles de la réglementation actuelle. Elle "encadre ceux qui travaillent dans une ambiance sonore supérieure à 80 décibels pendant huit heures. Ce qui correspond à un chantier ou à une discothèque par exemple", explique Philippe Metzger, audioprothésiste et secrétaire général de JNA. En revanche, aucun texte ne force les employeurs à protéger les oreilles des salariés en bureau paysager. Pourtant, ils travaillent dans des environnements qui atteignent 70 db selon l'audioprothésiste.
Le bruit altère l’efficacité au travail
De tels niveaux sonores n’entraînent pas de dommages sur l’oreille. Ils causent en revanche des problèmes "extra-auditifs", comme de la fatigue, du stress ou même une augmentation du rythme cardiaque et une perte de sommeil. "Ces syndromes sont directement liés à une ambiance de travail très bruyante", pointe Philippe Metzger.
Censés faciliter les échanges entre salariés, au bénéfice de l’entreprise, les open space trop bruyants se révèlent contre-productifs. Selon l’enquête Ifop-JNA, six actifs sur dix déclarent que "le bruit et les nuisances sonores altèrent leur efficacité au travail". Ils recensent ainsi une difficulté à se concentrer, un sentiment d’envahissement et une relative perte auditive.
Que faire pour baisser le son ? L’association JNA souhaite d’abord que les patrons, et leurs salariés, prennent conscience du problème. "Le bien-être du salarié profite aussi à l’employeur", déroule Philippe Metzger. Selon l’audioprothésiste, chacun doit parvenir à "respecter le silence de l’autre". Quand votre poste ne vous y oblige pas, mieux vaut passer ses coups de fil à l’extérieur de l’espace de travail. Il recommande également la mise en place d’un "système de paravents", qui permet de cloisonner les bureaux. Installer un sonomètre pour mesurer le bruit, faciliter le télétravail ou créer des zones sans bruit sont également des mesures recommandées par l’association JNA pour soulager les oreilles des salariés. Avec l’espoir que, pendant cette semaine au moins, le silence se fasse dans les open space.
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