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La ministre de la Santé réfléchit à rendre obligatoire 11 vaccins infantiles (au lieu de trois aujourd'hui)

Aujourd'hui seuls trois vaccins infantiles sont obligatoires : diphtérie, tétanos et poliomyélite et huit autres seulement recommandés.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Agnès Buzyn, le 14 juin 2017 à la sortie du palais de l'Elysée.  (PATRICK KOVARIK / AFP)

La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, réfléchit "à rendre obligatoire, pour une durée limitée, les onze vaccins destinés aux enfants". Elle l'annonce dans une interview au Parisien, vendredi 16 juin.

Aujourd'hui, seuls trois vaccins infantiles sont obligatoires : diphtérie, tétanos et poliomyélite et huit autres, dont la coqueluche, l'hépatite B ou la rougeole sont seulement recommandés, rappelle la ministre. Mais "ce double système est une exception française. Cela pose un vrai problème de santé publique", estime-t-elle, rappelant que "la rougeole réapparaît" et qu'elle a causé la mort de 10 enfants depuis 2008. "Le taux de couverture est de 75% alors qu'il devrait être de 95%", souligne-t-elle et "on a le même problème avec la méningite. Il n'est pas supportable qu'un ado de 15 ans puisse mourir parce qu'il n'est pas vacciné".

Comment y remédier alors ? "Nous réfléchissons donc à rendre obligatoires les onze vaccins (poliomyélite, tétanos, diphtérie, coqueluche, rougeole, oreillons, rubéole, hépatite B, bactérie Haemophilus influenzae, pneumocoque, méningocoque C) pour une durée limitée, qui pourrait être de cinq à dix ans", a indiqué la ministre, soulignant que "l'Italie l'a fait la semaine dernière".

"Ce serait une hérésie"

"Dès que l'on parle d'obligation vaccinale, cela déclenche des polémiques", prévient dans les colonnes du quotidien le professeur Alain Fischer, président de la concertation citoyenne sur les vaccinations. "Malheureusement, il n'y a pas d'autres solutions pour lutter contre la recrudescence des maladies infantiles. C'est un mal transitoire pour un bien sur le long terme", a-t-il affirmé.

"Ce serait une hérésie", lui répond dans le journal Jacques Bessin, président de l'Union nationale des associations citoyennes de santé (UNACS). Selon lui, "les vaccins ont des effets secondaires neurologiques, musculaires mal mesurés et parfois irréversibles".

On ne laissera pas faire

Jacques Bessin, président de l'UNACS

Le Parisien

Face à cette hostilité, la ministre répond qu'il "faut faire œuvre de pédagogie". "La vaccination, ce n'est pas seulement l'intérêt qu'on y trouve soi-même, c'est un enjeu de solidarité, une façon de protéger l'ensemble de la société", a-t-elle dit. Face aux critiques estimant que cette décision ferait la part belle aux laboratoires pharmaceutiques, Agnès Buzyn "refuse qu'on (lui) colle cette étiquette".

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