Trois questions sur le "Viagra féminin", sur le point de débarquer aux Etats-Unis
L'Agence américaine des médicaments a autorisé mardi la mise sur le marché de l'Addyi, qui promet de réveiller les libidos défaillantes.
Quatre femmes non ménopausées sur dix, qui souffrent selon plusieurs études médicales d'une libido défaillante, pourraient potentiellement être intéressées. Le premier "Viagra féminin" va faire son entrée sur le marché américain, après le feu vert donné, mardi 18 août, par l'Agence américaine des médicaments (en anglais) au comprimé Addyi, des laboratoires pharmaceutiques Sprout. Francetv info revient sur trois questions que pose cette future commercialisation du "Viagra féminin".
Quel est le principe de ce médicament ?
L'Addyi agit sur la sérotonine, une hormone jouant un rôle important dans plusieurs fonctions physiologiques comme le sommeil, l'agressivité, les comportements alimentaires et sexuels, ainsi que la dépression.
A l'instar du Viagra, qui était à la base destiné à être un médicament pour le cœur, les propriétés aphrodisiaques de cette molécule ont été découvertes accidentellement. L'Addyi était en effet testé dans le but de trouver un antidépresseur qui ne réduise pas l'appétit sexuel pendant les périodes de stress.
Le "Viagra féminin" fonctionne-t-il vraiment ?
Plutôt, oui. La décision de l'Agence américaine des médicaments s'appuie sur les résultats de trois essais cliniques menés aux Etats-Unis et au Canada avec une dose de 100 mg auprès d'environ 2 400 femmes non ménopausées âgées de 36 ans en moyenne, et qui souffraient de ce syndrome de faible désir sexuel pendant cinq ans.
Environ 10% des participantes ont fait part d'une amélioration significative de leur satisfaction dans leurs relations sexuelles, en termes de désir et aussi de diminution de l'angoisse. Toutefois ce médicament "n'a apparemment pas amélioré les performances sexuelles".
Est-ce sans risque ?
Pas du tout. La flibansérine, la molécule commercialisée sous le nom Addyi, ne peut être obtenue que sur ordonnance médicale. L'Agence américaine des médicaments l'a par ailleurs approuvé à condition que le fabricant indique clairement sur une étiquette tous les risques encourus.
Le médicament peut en effet provoquer une importante chute de la tension artérielle, de la somnolence et même des syncopes. Ces risques sont accrus et plus sévères quand les patients boivent de l'alcool ou prennent certains autres médicaments.
Signe que sa mise sur le marché n'a pas été évidente, l'Agence américaine des médicaments avait rejeté à deux reprises ce produit en 2010 et 2013. Elle a finalement suivi les recommandations en juin dernier d'un comité consultatif d'experts en faveur de sa commercialisation.
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