Une banale opération de la prostate se termine en "véritable boucherie"
Une plainte pour "homicide involontaire" a été déposée contre un chirurgien du centre hospitalier Jacques-Cœur, à Bourges (Cher).
"Nous sommes tous parvenus à la conclusion que cette intervention était une véritable boucherie." C'est le terrible constat de l'équipe médicale du centre hospitalier Jacques-Cœur, à Bourges (Cher), qui a participé à l'opération d'Henri Latour, selon Le Parisien. Cet homme de 60 ans est mort, jeudi 14 janvier, lors d'une banale opération de la prostate.
D'après le quotidien francilien, une enquête préliminaire est en cours après qu'une plainte pour "homicide involontaire" a été déposée par la famille de la victime auprès du procureur de Bourges contre le chirurgien urologue. Une affaire "hors norme", selon l'avocat de la famille, qui estime que le chirurgien à commis "plusieurs fautes caractérisées", décrites notamment dans le rapport de l'anesthésiste et adressé à la direction de l'hôpital. Un rapport qui fait froid dans le dos.
On y lit notamment que ce jour-là, le chirurgien entre dans la salle d'opération "agité, en colère, parlant fort" avant d'insulter une infirmière. "Le chirurgien n'est pas dans son état normal, inaccessible à tout raisonnement", note également un coordinateur du bloc. L'anesthésiste rappelle alors que le patient est endormi, mais peut tout entendre. Décision est alors prise de l'endormir complètement. C'est à partir de ce moment-là, que l'opération tourne au cauchemar, note le journal.
"Le risque zéro n'existe pas"
Le chirurgien multiplie alors les gestes brutaux et provoque de violentes hémorragies de plus de "cinq litres". Le sang qui est alors transfusé n'est pas suffisant pour sauver le patient, dont l'état se dégrade. A 15h25, l'anesthésite signale que l'homme "n'est pas bien et qu'il faut arrêter l'intervention". Cette décision ne sera finalement prise qu'à 15h52. Le patient décèdera à 16h09.
Face à ces accusations, le chirurgien se défend de toute faute, évoquant "un événement complexe. Un cas exceptionnel". "J'estime avoir tout fait dans les règles de l'art, mais le risque zéro n'existe pas", dit-il. Mais depuis, les anesthésistes ont décidé de ne plus travailler avec ce chirurgien "pour des raisons de compétences et d'aptitude mentale". Si ce docteur continue de consulter, il n'opère plus depuis le drame. L'Agence régionale de santé a diligenté une enquête et l'ordre des médecins a été saisi.
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