Dans l'espace, les astronautes n'arrivent pas à dormir
Une étude américaine pointe le manque de sommeil des scientifiques envoyés dans l'espace qui, du coup, abusent des somnifères.
Les astronautes manquent de sommeil. Selon une étude financée par la Nasa et publiée vendredi 8 août dans la revue The Lancet Neurology (en anglais), les scientifiques envoyés dans l'espace ne dorment pas assez et utilisent trop souvent des somnifères durant les vols spatiaux.
Les chercheurs ont étudié le sommeil de 64 astronautes ayant voyagé dans une navette spatiale entre 2001 et 2011 et de 21 astronautes ayant séjourné sur la Station spatiale internationale, l'ISS, entre 2006 et 2011. Ils ont ainsi étudié plus de 4 000 nuits de sommeil sur Terre, durant les semaines qui précédaient et suivaient le vol, et plus de 4 200 dans l'espace.
Conclusion : la durée moyenne de sommeil dans l'espace est d'à peine six heures (5,96 heures) pour les missions de la navette spatiale et tout juste au-dessus de six heures (6,09 heures) pour les missions à bord de l'ISS. Bien en-deçà des 8 heures et demie par nuit prévues par la Nasa.
Trois quarts des astronautes ont recours aux somnifères
"Le manque de sommeil a été associé à une réduction de la performance dans nombre d'études", a souligné le docteur Laura K. Barger, qui a dirigé les recherches. Et les scientifiques sont aussi préoccupés par l'usage important de somnifères dans l'espace, tel que le zolpidem.
Les trois quarts des membres d'équipage de l'ISS ayant participé à l'étude ont déclaré avoir utilisé des somnifères à un certain moment durant leur séjour dans l'espace. La proportion montait à 78% chez les astronautes des navettes spatiales. "La capacité pour un membre d'équipage à agir de façon optimale s'il est réveillé par un signal d'urgence peut être compromise par l'utilisation de médicaments contre l'insomnie", redoute le docteur Barger.
Comme les autres activités quotidiennes, dormir dans l'espace n'est cependant pas de tout repos. Même si la vie à bord de l'ISS est structurée sur la base d'une journée terrienne, les équipages peuvent observer 16 couchers et levers du Soleil par tranche de 24 heures... De plus, "sur l'ISS, les tâches de maintenance et de recherche prennent souvent plus longtemps que prévu", rallongeant la journée de travail des astronautes, soulignent Mathias Basner et David Dinges, deux spécialistes du sommeil de l'université de Pennsylvanie.
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