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Après Rosetta, quelles nouvelles missions spatiales vont nous faire rêver ?

Après douze années de mission, la sonde Rosetta va cesser de fonctionner vendredi. Mais la communauté scientifique internationale s'enthousiasme déjà pour de nouveaux projets.

Article rédigé par Juliette Duclos
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 9min
Le directeur de l'Agence spatiale européenne (ESA), rêve de la création d'un "village lunaire", capable de remplacer l'actuelle Station spatiale internationale (ISS). (CASPAR BENSON / FSTOP)

La sonde Rosetta va entamer sa descente jusqu'à surface de la comète Tchouri, pour s'éteindre de sa mort naturelle, vendredi 30 septembre 2016. Une fin qui s'accompagne d'un pincement au cœur pour les scientifiques qui ont porté le projet, "depuis plus de 20 ans", comme l'explique Fabio Favata à franceinfo. Si le directeur scientifique de l’Agence spatiale européenne (ESA)  admet une certaine tristesse, hors de question de porter le deuil : "On a d'autres missions qui nous attendent". Bref, les mystères de l'espace n'attendent pas. 

Grâce aux données recueillies par la mission Rosetta, lancée en 1993, la communauté scientifique peut mieux appréhender la formation de la Terre et des autres planètes du système solaire. Et ce n'est qu'un début. Dans les locaux européens de l'ESA, ou américains de la Nasa, de nouveaux projets sont en cours d'élaboration. Objectif ? Percer les secrets de l'univers, tout simplement. Franceinfo dresse la liste de ces projets qui vont nous faire toucher les étoiles.

A la recherche des traces de vie autour de Jupiter

Qui ?  La sonde JUICE, de l'acronyme de "JUpiter ICy moons Explorer", élaborée par l'ESA.

Où ? Dans les environs de Jupiter, en compagnie de Callisto, Europe, Ganymède et Io. Les quatre satellites "galilléens" de la planète (c'est-à-dire les plus grands) auraient pu passer relativement inaperçus, mais l'histoire en a décidé autrement. En janvier 1610, Galilée découvre les quatre lunes, en regardant dans sa lunette astronomique. Plus de 400 ans plus tard, Juice aura pour mission d'observer plus précisément trois : Callisto, Europe, et Ganymède, ainsi que Jupiter elle-même.

Si le système jovien intéresse autant, "c'est parce que c'est l'un des endroits les plus probables de l'Univers où il pourrait y avoir des traces de vie, explique Fabio Favata, plusieurs sondes ont déjà visité ce système, mais c'est la première fois que l'on envoie un satellite en orbite autour de Jupiter". Europe, Ganymède et Callisto étant toutes trois supposées abriter des océans sous leur surface, la sonde aura donc pour mission de collecter des données dans l'espoir d'y découvrir des traces de vie. 

 

Quand ? Selon l'ESA, la sonde Juice devrait être lancée en juin 2022 à bord d'une fusée européenne Ariane 5. Après une escale sur Venus, "elle arrivera huit ans plus tard dans les parages de la plus grande planète de notre système solaire".

Le petit plus : De son côté, la Nasa a annoncé, lundi 26 septembre 2016, que des geysers d'eaux gelées ont été détectés à trois reprises en 2014 par le télescope spatial Hubble sur Europe. Si ces observations sont confirmées, Europe serait la deuxième lune dans le système solaire connue pour avoir de tels jets de vapeur d'eau : en 2005, la sonde américaine Cassini avait en effet détecté des geysers d'eau sortant de la surface d'Encelade, une des lunes de Saturne.

Comprendre l'expansion de l'Univers avec Euclid

Qui ? Elaboré par l'ESA, le satellite européen Euclid porte le nom du célèbre mathématicien de la Grèce antique. 

Où ? En orbitre au point de Lagrange Terre-Soleil L2, situé à 1,5 millions de km de la Terre, selon le CNES. "Et il s'agit donc de cartographier une partie de l'univers pour étudier l'énergie noire, qui serait à l'origine de l'expansion de l'Univers", explique Fabio Favata. En 1998, contre toute attente, deux équipe de scientifiques ont annoncé que l’expansion de l’Univers, loin de ralentir, était en réalité en pleine accélération. Une énigme à laquelle devrait permettre répondre la mission Euclid, initiée par l'ESA.

Pour mieux comprendre cette mystérieuse énergie, le satellite Euclid, armé d'un télescope de 4,5 mètre, aura pour mission de dresser "une cartographie en trois dimensions de plusieurs centaines de millions de galaxies", selon le Centre national des études spatiales (CNES) qui participe au projet. En cause ? "La lumière émise par ces galaxies est déformée par l’interaction gravitationnelle de la matière située entre elles et la Terre : mesurer les déformations présentes sur les images obtenues par Euclid permettra donc de savoir comment cette matière se distribue dans l’univers, et comment elle évolue dans le temps."

Quand ? Pour participer à au décodage de cette mystérieuse énergie sombre, rendez-vous en 2020, pour le lancement du satellite.

Le petit plus : l'énergie noire représenterait environ les deux tiers du contenu de l’univers, le reste étant consitué de la non moins mystérieuse "matière noire". 

Mission suicide pour Osiris-Rex

Qui ? La sonde Osiris-Rex, élaborée par la Nasa. 

Où ? Direction l'astéroïde Bennu pour y prélever des échantillons et les ramener sur Terre. "Nous espérons que ces échantillons contiendront des molécules organiques datant des débuts du système solaire, il y a 4,5 milliards d'années, qui pourraient fournir des informations et des indices précieux sur les origines de la vie", expliquait à l'AFP, Dante Lauretta, professeur de science planétaire à l'université d'Arizona.

Un autre objectif de la mission devrait enthousiasmer les amateurs d'exploration cosmique. Osiris-Rex a également pour mission de vérifier "l'effet Yarkovsky" : ce phénomène thermique, sous l'effet du Soleil, agit sur la trajectoire des astéroïdes en exerçant une petite poussée, explique Sciences et Avenir. Ce qui pourrait éviter à Bennu de s'écraser sur la Terre.

Quand ? La sonde Osiris-Rex a pris son envol le jeudi 8 septembre 2016, elle devrait arriver à proximité de l'astéroïde Bennu en août 2018.

Le petit plus : Repéré en 1999, l'astéroïde, qui fonce à travers l'Univers à une vitesse supérieure à 100 000 km\heure, croise tous les six ans l'orbite de la Terre. Et selon la Nasa, il serait un candidat potentiel à une collusion, entre "entre 2175 et 2196", relate le site SciencePost.

ExoMars va rejoindre Curiosity sur la planète rouge

Qui ? Le robot ExoMars, élaboré conjointement par l'ESA et l'agence spatiale russe, Roscosmos.

Où ? Sur la planète Mars, où ExoMars devrait rejoindre son comparse américain, le robot Curiosity. Ce dernier continue d'errer depuis août 2012 à la surface de la planète rouge. ExoMars explorera une zone où se trouvent des argiles très anciennes. Et les scientifiques espèrent y apercevoir des traces de molécules organiques vieilles de quatre milliards d'années, lorsque sa surface ressemblait plus ou moins à celle de la Terre. Au moment même où la vie est apparue sur notre planète. 

C'est la deuxième fois que l'Europe part à l'assaut de la planète rouge. En 2003, elle avait déjà lancé, avec succès, la sonde Mars Express

Quand ? Le robot de la mission ExoMars 2020 quittera la Terre en 2018 pour une arrivée prévue sur Mars en 2020.

Le petit plus : Pour l'instant, aucune collaboration n'est prévue entre Curiosity et Exomars. On ne sait pas si les deux robots finiront par travailler ensemble. Ou simplement se croiser, entre deux récoltes de données. 

Vivre sur la Lune

Qui ? Toutes les nationalités (et les bonnes volontés). "J'ai l'intention de construire une base permanente sur la Lune." L'idée est très sérieuse, elle provient du directeur général de l'ESA, lui-même, qui a annoncé vouloir construire un "Moon village". Objectif ? Rassembler des astronautes de tous les pays et créer une communauté de chercheurs. "Il s'agit de se dire 'travaillons ensemble' dans un environnement ouvert au même endroit", explique Jan Wörner à l'AFP. 

Où ? Tout simplement sur la Lune. 

Quand ? Selon Jan Wörner, le "Moon village" pourrait succéder à la Station spatiale internationale (ISS), en orbite autour de la Terre, financée pour le moment jusqu'en 2024. 

Le petit plus : Plus qu'un village, le dirigeant rêve du développement d'une véritable ville, "on peut penser à y installer des compagnies minières, des acteurs de la robotique, explique-t-il. La face cachée serait, elle, un site idéal pour l’observation de l’univers au radiotélescope." De plus, la base pourrait notamment servir à préparer des expéditions vers des destinations encore plus lointaines, comme Mars par exemple !

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