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Derniers préparatifs pour les pilotes de Solar Impulse avant le Pacifique

La sixième étape du tour du monde à l'énergie solaire doit durer cinq jours et cinq nuits, au-dessus de l'océan Pacifique. Impressions des pilotes, André Borschberg et Bertrand Piccard. 

Article rédigé par Julie Rasplus
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le Solar Impulse 2, avion fonctionnant à l'énergie solaire, passe au-dessus d'Ahmedabad (Inde) lors de son tour du monde, le 10 mars 2015. (JEAN REVILLARD / REUTERS)

"Le moment de vérité" est arrivé, comme l'explique le pilote André Borschberg au téléphone. Le Suisse sera aux commandes de Solar Impulse 2 pour la traversée de l'océan Pacifique, prochaine étape du tour du monde à l'énergie solaire entamé le 9 mars. Le départ, initialement prévu pour le samedi 2 mai a été repoussé au mardi 5 mais pourrait encore être décalé en raison des conditions météorologiques.Le vol doit durer cinq jours et cinq nuits entre Nankin (Chine) et Hawaï. Il faut trouver "la bonne fenêtre" pour partir, quand les jours seront assez longs pour qu'il y ait suffisamment d'énergie à emmagasiner pour l'avion solaire. 

A l'approche du départ, la tension monte pour le pilote et son compatriote Bertrand Piccard. Interrogés par francetv info vendredi 24 avril, ils ont confié leur excitation et leurs espoirs. "C'est la première fois qu'on volera de jour et de nuit avec cet avion. Jusque-là, on ne l'avait fait qu'en simulateur. Je peux vous dire que les techniciens sont sur les dents", sourit Bertrand Piccard, le pilote qui s'est occupé de la 5e étape jusqu'en Chine. "Le risque principal, c'est ce qu'on n'a pas prévu sur l'ordinateur pendant nos simulations. Mais c'est ce qui fait le côté excitant et c'est pour être flexible qu'on a été entraînés", analyse André Borschberg. 

Yoga, méditation et alimentation spécialisée

Ce vol s'annonce bien différent des précédents, tous réalisés au-dessus de la terre. "En mer, vous n'avez pas la possibilité de vous arrêter. Et vous n'avez pas de références : il y a du bleu au-dessus et du bleu au-dessous", décrit André Borschberg. Outre la prouesse technologique, "le défi humain de cette étape sera [aussi] de maintenir le niveau d'énergie du pilote pendant cinq jours de suite", explique-t-il. A bord, il ingurgitera une alimentation spécialisée mise au point par l'équipe technique et se reposera par sessions de vingt minutes. Il faudra donc faire davantage confiance au pilotage automatique. 

Après une petite pause en Suisse en raison d'un zona, André Borschberg a suivi un entraînement quotidien pour se préparer mentalement et physiquement. Chaque matin, il a pratiqué yoga et méditation afin d'aborder ce "défi" de façon sereine. "On a travaillé aussi en affinant la procédure, en préparant l'emplacement de chaque objet dans le cockpit [de moins de 4m²]. Il faut que je puisse y accéder facilement de jour comme de nuit", explique-t-il.  

Si les choses tournent mal, tout est prêt. "On a un parachute, un canot de sauvetage et on a appris à atterrir dans l'eau, à récupérer le canot et à y survivre", énumère André Borschberg. Mais les deux pilotes aventuriers préfèrent penser au succès de cette traversée ; ce sera alors la preuve "qu'on peut faire mieux et autrement pour économiser les ressources de notre planète". "Le plus grand danger n'est pas de voler dans un avion solaire, mais de vivre dans une société qui ne respecte pas l'environnement", conclut Bertrand Piccard. 

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