À Melilla, l'Eldorado européen en terre marocaine
Chaque jour, des clandestins tentent de rentrer en Espagne via l'enclave de Melilla au Maroc. Une équipe de France 2 s'est rendue sur place.
À Melilla, enclave espagnole au Maroc, les mêmes scènes se rejouent chaque jour. Les clandestins escaladent la barrière de sept mètres qui les sépare de l'Europe. Ils s'élancent par centaines. Ils appellent cela "la frappe". Leur poids fait plier la barrière. Cette barrière, c'est un rideau de fer de 12 kilomètres de long. La triple clôture, haute de sept mètres, est hérissée de fil barbelé. Autour du dispositif, un détecteur de mouvements et de bruits, ainsi que des caméras thermiques. La zone est surveillée par les agents de la Guardia civile.
Des expulsions illégales
Melilla est un Eldorado de 12 kilomètres en terre marocaine. Une fois passée la barrière, les clandestins ne sont plus expulsables, ils peuvent demander le droit d'asile. "On se dit qu'on sort de loin. C'est comme quitter l'enfer pour le paradis", témoigne l'un d'eux. Mais via des portes dans les grillages, la Guardia civile pratique des expulsions immédiates dénoncées par les associations de défenses des droits de l'homme. "Les autorités espagnoles remettent directement les clandestins expulsés aux militaires marocains en sachant parfaitement comment ils vont être traités, jetés à terre et battus", explique José Palazon, de l'association Prodéin.
Des deux côtés, la violence est là. Côté espagnol, la Guardia civile est parfois prise à partie tandis qu'elle repousse violemment les clandestins derrière la barrière. Pour avoir la loi avec eux, les autorités espagnoles ont décidé de légiférer. Pour elles, légaliser les expulsions à la frontière est un impératif pour endiguer le flux migratoire.
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