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Admission post-bac : l'État tente une opération transparence

Les élèves de terminale ont jusqu'à ce lundi soir pour formuler leurs vœux sur le portail admission post-bac. Face aux critiques autour de l'opacité de l'algorithme de répartition, le ministère publie une partie de son code source.

Article rédigé par Solenne Le Hen
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Un jeune homme sur le site d'Admission post-bac, le 21 janvier 2016.  (MAXPPP)

Des déçus du système Admission post-bac (APB 2017), il y en a chaque année. Environ un élève sur cinq n'obtient pas l'un de ses trois premiers vœux pour une admission dans une université ou une école à la rentrée suivante. Certains vont jusqu'à poursuivre l'État devant les tribunaux... et l'année 2017 ne devrait pas faire exception. Les 800 000 lycéens de terminale ont jusqu'au lundi 20 mars, 18h, pour formuler leurs vœux. Leur sort sera ensuite entre les mains d'un algorithme, qui répartit tous les étudiants dans les différentes filières.

Le ministère révèle une partie du code source de l'algorithme d'APB

Très complexe, l'opération subit des critiques récurrentes, notamment autour de l'opacité de son mode de calcul. "Il y a des doutes autour de cet algorithme", acquiesce Jimmy Losfeld. Lui qui est aujourd'hui président de la Fage, premier syndicat d'étudiants, n'avait obtenu que son neuvième choix à la fin de son année de terminale. 

Je ne suis pas convaincu de ce qu'il y a dans cet algorithme. Certains parlent de sélection masquée.

Jimmy Losfeld, président de la Fage

à franceinfo

Entre deux élèves qui postulent à une même formation, sur quels critères accepte-t-on un candidat plutôt qu'un autre ? Comment l'algorithme départage-t-il ? Jouant la carte de la transparence, le ministère de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur organise cette année une opération "données ouvertes", "open data" en langage informatique. "Parce qu'on n'a rien à cacher", commente Thierry Mandon, le secrétaire d'État chargé de l'Enseignement supérieur.

Une faille révélée 

Pour cette opération transparence, le ministère fait appel à Etalab, un organisme interministériel spécialisé dans la transparence des données numériques, qui publie tout autant des données sur les accidents de la route que sur le simulateur de calcul des impôts. "C'est comme quand on soulève le capot d'une voiture et qu'on voit le moteur. On comprend comment ça fonctionne, explique Laure Lucchesi, la directrice d'Etalab. C'est une façon de renforcer le lien démocratique."

La meilleure façon de rendre compréhensible l'algorithme est de donner à voir aux citoyens la façon dont il fonctionne. C'est de publier le code, les lignes de programme.

Laure Lucchesi, directrice d'Etalab

à franceinfo

En octobre dernier, le ministère de l'Éducation a transmis aux lycéens une partie du code source d'Admission post-bac. Mais les spécialistes le trouvent illisible. Ils sont tout de même parvenus à lever un lièvre, une faille : l'algorithme ne serait pas entièrement équitable. Il favoriserait les élèves issus des lycées français de l'étranger. "Cela fait partie du risque à prendre, commente Thierry Mandon. Moi, je n'exclus pas qu'APB ne soit pas le produit parfait. Personne n'a prétendu qu'il l'était. Qu'il y ait des dysfonctionnements à améliorer, c'est un peu l'idée de la mission." Pas question pour autant d'ouvrir la porte aux pirates informatiques, prévient le secrétaire d'État. Des mesures de sécurité seront prises en ce sens.

Reportage de Solenne Le Hen sur l'opération transparence autour du système APB

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