"On n’a même pas envie de s’asseoir parce que ça colle" : la saleté des toilettes au collège rebute les élèves
L'école française propose-t-elle un cadre de vie favorable aux apprentissages et au bien-être des élèves ? Le Conseil d'évaluation du système scolaire publie mardi une enquête sur la "qualité de vie à l'école". Parmi les points à améliorer : la propreté des sanitaires.
Dans une enquête publiée mardi 3 octobre, le Conseil d'évaluation du système scolaire (Cnesco) s’intéresse à la qualité de vie à l’école. Lumière, bruit, température, qualité de l’air, espace, restauration ou encore propreté… autant de facteurs qui ont un impact sur le bien-être à l’école et sur les performances scolaires des élèves.
Si, dans l'ensemble, les collégiens et lycéens se plaignent surtout du manque de chauffage en hiver et du bruit à la cantine, les sanitaires sont un autre lieu sur lequel se concentrent les critiques. Selon l’enquête du Cnesco, elles portent avant tout sur les dégradations dans les locaux sanitaires (dans 72 % des établissements) et sur l’approvisionnement en produits hygiéniques, comme le papier toilette (62 %).
On essaie d’y aller le matin parce que c’est là où il y a le papier toilette, où c’est propre. Et même le matin, parfois c’est sale
une élève de collègeà franceinfo
La propreté des lieux est également pointée du doigt. "C’est sale, c’est pas propre… On n’a même pas envie de s’asseoir parce que quand on s’assoit ça colle", témoignent sur franceinfo des élèves scolarisés en Ile-de-France. Dans plus de la moitié des établissements (53%), les toilettes ne sont nettoyées qu’une fois par jour, souligne l'enquête du Cnesco. Résultat, certains collégiens hésitent même à s'y rendre. "Ben moi, j’y vais pas", affirme une élève, même si "pour se retenir, c’est un peu dur", soupire une camarade.
Des problèmes de comportement aussi
Même en nettoyant les toilettes toutes les heures, le résultat serait le même, selon Philippe Tournier, du SNPDEN, syndicat des chefs d'établissement : "Nous avons quand même un problème des comportements dans les toilettes. On n’est pas obligé de faire pipi à côté, on n’est pas obligé de mettre le papier dans les toilettes pour les boucher. On n’est pas obligé d’enlever le savon ni de faire des batailles avec."
Selon l’enquête du Cnesco, 40% des chefs d’établissements regrettent de ne pas avoir suffisamment de sanitaires dans leurs locaux. Certains se plaignent également d’avoir encore des toilettes à la turque.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.