Repas de substitution : Matthieu Ricard propose une "alternative végétarienne" dans les cantines

Ce serait le "menu le plus laïque de tous". Le moine bouddhiste et écrivain Matthieu Ricard, ainsi que d'autres auteurs et militants de la cause animale, signent, dans Le Monde du vendredi 27 mars, une tribune proposant l'instauration d'un menu alternatif végétarien systématique dans les cantines.

La semaine dernière, le maire UMP de Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire), Gilles Platret, a annoncé la suppression du menu de substitution dans les cantines scolaires de sa commune. Ce menu offre notamment des alternatives sans porc, une viande prohibée par l'islam et le judaïsme. Cette décision avait été justifiée par le maire par un impératif de laïcité.

"Que vient faire la laïcité là-dedans ?" s'interrogent Matthieu Ricard, auteur d'un Plaidoyer pour les animaux (Allary éditions), ainsi qu'Aymeric Caron, végétarien et auteur de No Steak, l'ancienne députée européenne écologiste Sandrine Bélier, Allain Bougrain-Dubourg, les philosophes Florence Burgat et Jean-Baptiste Jeangène Vilmer, ainsi que l'éditorialiste Franz-Olivier Giesbert.

"Le repas végétarien convient au plus grand nombre"

"Plutôt que d'utiliser le porc ou la laïcité pour attiser la haine confessionnelle et diviser les Français, nous proposons une solution simple, défendue par ailleurs depuis longtemps par de nombreuses associations : l'instauration dans les cantines scolaires d'une alternative végétarienne systématique, c'est-à-dire à tous les repas, et pas seulement lorsque du porc est proposé", écrivent-ils.

"Loin d'être dogmatique, notre proposition est avant tout pragmatique, se défendent-ils. Le repas végétarien est en effet celui qui convient au plus grand nombre –musulmans, juifs, chrétiens, athées ou autres."

Ils envisagent, "pour être tout à fait juste et efficace", d'étendre cette alternative sans viande et sans poisson jusqu'au lait et aux œufs, selon les principes des végétaliens. Ces derniers dénoncent les conditions "déplorables et barbares dans lesquelles la plupart des poules pondeuses et des vaches laitières sont maintenues, et l'imbrication de l'industrie laitière et de celle de la viande, puisque pour produire du lait, une vache doit avoir un veau, destiné à l'abattoir".