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"C'est de l'art ! Je suis en représentation" : une artiste jugée à Paris pour exhibition sexuelle se défend

L'artiste franco-luxembourgeoise Deborah de Robertis est jugée mercredi par le tribunal correctionnel de Paris pour avoir posé nue devant la Joconde, au Louvre, en septembre dernier. 

Article rédigé par Sébastien Baer
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
L'artiste franco-luxembourgeoise Deborah de Robertis le 13 décembre 2016 devant le tribunal de Paris.  (MAXPPP)

L'artiste franco-luxembourgeoise Deborah de Robertis est jugée mercredi 18 octobre par le tribunal correctionnel de Paris. Cette femme de 33 ans avait posé nue, devant la Joconde, en septembre dernier. Elle est spécialisée dans les performances osées et provocantes. Après des premières performances dénudées aux musées des Arts décoratifs, d'Orsay ou à la Maison européenne de la photographie, le musée du Louvre a lui décidé de porter plainte contre l'artiste.

Dénoncer "l'hypocrisie d'une institution"

Pour ne rien perdre de la séquence, Deborah de Robertis avait fixé une caméra portative sur son front. La jeune femme s'était ensuite assise, cuisses écartées, juste devant la Joconde. "Qu'est-ce que dit cette nudité-là ? Qu'est-ce qu'elle montre ?", interroge la jeune femme, qui répond elle-même. "Elle montre l'hypocrisie d'une institution qui accepte le nu tant qu'il est bien encadré au mur."

Déjà échaudés par une performance précédente de la jeune femme, les agents de sécurité du Louvre n'ont pas tardé à arriver. "Ils m'ont empoignée, ils m'ont isolée, je suis revenue. C'était presque un ballet ! Ça a duré au moins une heure", se souvient l'artiste. C'est donc pour exhibition sexuelle que l'artiste est jugée, ce qu'elle conteste formellement.

Je ne vois pas en quoi un sexe de femme, tel que je l'expose, serait choquant.

Deborah de Robertis, artiste franco-luxembourgeoise

à franceinfo

Selon elle, il est impossible de nier le caractère artistique de sa performance. "C'est du spectacle et ça se voit. Je suis toujours maquillée, je tiens un discours, je mets en scène mes performances. C'est de l'art ! Je suis en représentation." Avant le Louvre, Deborah de Robertis s'était déjà dénudée au musée d'Orsay et au musée des Arts décoratifs.

Ces endroits étaient parfaits pour des performances, assure l'artiste. "En performant sous les tableaux que je choisis, symboliquement, je tente une irruption dans l'histoire c'est à dire que je prends ma place." Déjà poursuivie pour exhibition sexuelle en début d'année, Deborah de Robertis avait été relaxée. Le tribunal avait retenu le caractère artistique de sa démarche.

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