La justice saisie sur les déclarations de patrimoine des députés européens Jean-Marie et Marine Le Pen
La Haute Autorité sur la transparence de la vie publique a saisi le parquet financier à propos du patrimoine des deux députés européens. Elle estime que ceux-ci ont été sous-évalués de plusieurs centaines de milliers d'euros.
La famille Le Pen est une nouvelle fois dans le collimateur de la justice. La Haute Autorité sur la transparence de la vie publique a saisi le parquet financier à propos du patrimoine de Jean-Marie et de Marine Le Pen, a annoncé l'autorité administrative, lundi 21 décembre, dans un communiqué.
Elle a effectué cette démarche après avoir procédé à l’examen des déclarations de situation patrimoniale établies en 2014 par la fille et le père, en tant que députés au Parlement européen. "Il existe un doute sérieux quant à l'exhaustivité, l'exactitude et la sincérité de leurs déclarations, du fait de la sous-évaluation manifeste de certains actifs immobiliers", indique la Haute Autorité sur la transparence de la vie publique (HATVP).
Une sous-évaluation estimée à plusieurs centaines de milliers d'euros
La Haute Autorité reproche au cofondateur du Front national et à la présidente du parti d'avoir sous-évalué leurs actifs respectifs dans leurs déclarations de patrimoine communiquées en 2014, au moment de leur réélection au Parlement européen.
Cette sous-évaluation pourrait s'élever aux deux tiers de la valeur de leurs patrimoines, soit plus d'un million d'euros pour Jean-Marie Le Pen et plusieurs centaines de milliers d'euros pour sa fille. La HATVP a rendu une décision concomitante pour les deux dossiers car certains éléments du patrimoine immobilier des deux élus sont communs.
Il est en outre reproché à Jean-Marie Le Pen d'avoir omis de déclarer un compte en Suisse et des lingots d'or. Ceux-ci avaient fait l'objet d'une note de signalement de la cellule antiblanchiment de Bercy (Tracfin) qui avait déclenché en juin une enquête préliminaire.
Marine Le Pen va déposer un recours devant le Conseil d'Etat
Moins d'une heure après la saisine du parquet, Marine Le Pen a annoncé qu'elle allait déposer un recours devant le Conseil d'Etat. Dans un communiqué, la présidente du Front national a dénoncé "une volonté de nuire désormais systématique et outrancière".
"Ca participe à l'offensive de harcèlement républicain, a de son côté réagi Jean-Marie Le Pen auprès de BFMTV. C'est du harcèlement social et psychologique mais ça ne m'empêche pas de dormir."
Jean-Marie Le Pen déjà visé par une enquête pour des faits similaires
Une précédente enquête ouverte par le parquet de Paris en 2013 visait déjà le patrimoine de l'ancien président du Front national. L'examen de ses déclarations de patrimoine entre 2004 et 2009, années de début et de fin d'un de ses mandats de parlementaire européen, avait alors révélé un enrichissement suspect de 1,1 million d'euros.
Le scénario était sensiblement le même : la procédure avait été lancée après un signalement de l'ancienne Commission pour la transparence financière de la vie politique, l'ancêtre de la HATVP.
Contactée par francetv info, l'autorité administrative explique cependant que, cette fois, le parquet financier a été saisi pour "vérifier l'exactitude des déclarations de patrimoine", et non pour "étudier les évolutions du patrimoine des élus entre le début et la fin d'un précédent mandat" comme ce fut le cas lors de cette précédente affaire
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