Cet article date de plus de dix ans.

Le photographe Philip Plisson condamné à trois ans ferme pour viol

Philip Plisson, 67 ans, dont les clichés des côtes bretonnes se sont vendus à des millions d'exemplaires, a été reconnu coupable du viol de sa nièce par la cour d'assises du Morbihan. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le photographe de la mer Philip Plisson survole en hélicoptère le port de la Trinité-sur-Mer (Morbihan), le 17 juin 2003. (MARCEL MOCHET / AFP)

Le photographe Philip Plisson, star de la photo de mer, a été condamné vendredi 23 mai à cinq ans de prison, dont trois ferme, pour le viol en 1999 de sa nièce par la cour d'assises du Morbihan. A l'énoncé du verdict, Philip Plisson est resté debout derrière son micro, figé, comme sidéré. Il a ensuite été écroué à la prison de Vannes. Son avocat, Me Thierry Fillion, a annoncé son intention de faire appel dès lundi de la décision de la cour.

Le parquet avait requis sept ans de prison à l'encontre de Philip Plisson, 67 ans, dont les clichés des côtes bretonnes se sont vendus à des millions d'exemplaires.

 "Elle était belle, elle ne laissait personne indifférent"

Poussé dans ses retranchements par la partie civile, il a maintenu qu'il n'avait pas violé sa nièce Dorothée à l'été 1999 dans la maison familiale de la Trinité-sur-Mer, alors que la jeune fille était tout juste majeure. Lors d'une déposition de plus de deux heures, il a maintenu que sa relation avec la jeune fille avait été consentie. "Avec Dorothée, c'était très tendre, très tactile. Je lui ai dit à plusieurs reprises d'arrêter de me coller", a-t-il dit, tout en faisant amende honorable. L'accusé a lancé : "C'est un comportement anormal, que je regrette. Je n'ai pas attendu d'être à la barre pour culpabiliser.".

Alors que sa femme et ses enfants ont défendu leur mari et père mercredi, expliquant que ce dernier avait été piégé par Dorothée, décrite comme une "allumeuse", Philip Plisson a rejeté cette description. "Elle était belle, elle ne laissait personne indifférent et elle était spontanée", a-t-il simplement indiqué.

Interrogé sur le viol, qui se serait produit un matin dans la chambre de la jeune fille, le photographe n'a voulu y voir qu'une "étreinte" sans pénétration, en contradiction avec ses déclarations lors de sa garde à vue. A propos de cette contradiction, il a expliqué qu'il avait été "rudoyé" pendant sa garde à vue, une affirmation rejetée par l'avocat général au vu de l'enregistrement de l'interrogatoire policier.

"Il agissait toujours violemment, de manière bestiale"

Dorothée, une jeune femme brune aux grands yeux bleus aujourd'hui âgée de 35 ans, a maintenu ses accusations jeudi, expliquant aux jurés comment sa fascination pour la réussite de son oncle s'était transformée en emprise psychologique, puis en relation sexuelle imposée. Dans sa plainte, déposée en 2008, la jeune femme accusait son oncle de l'avoir forcée à des attouchements pendant quatre étés de suite, de 1996 à 1999, alors qu'elle n'avait au début que 15 ans. "Il agissait toujours violemment, de manière bestiale", déclarait alors la jeune femme.

Les faits commis alors qu'elle était mineure n'ont au final pas été retenus par la chambre de l'accusation de la cour d'appel de Rennes qui a statué l'an dernier. Celle-ci n'a retenu que le viol présumé commis à l'été 1999, une fois Dorothée devenue majeure. Dans son ordonnance de renvoi, le juge d'instruction a fait le portrait d'un homme qui s'est "servi de sa position sociale et de sa notoriété pour accroître son influence sur une jeune fille qui l'admirait (...) Il a mis en place une emprise psychologique" pour abuser d'elle.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.