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Marine Le Pen relaxée par la justice, après avoir comparé en 2010 les prières de rue musulmanes à l'Occupation

Le jugment avait lieu à Lyon. La présidente du FN était poursuivie pour incitation à la haine. Pour le procureur, elle a "exercé sa liberté d'expression" en dénonçant des prières "imputables à une minorité" de musulmans.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Marine Le Pen, présidente du Front national, le 13 décembre 2015 à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais). (FRANCOIS LO PRESTI / AFP)

Deux jours après avoir été battue aux régionales, Marine Le Pen a gagné une bataille judiciaire. La présidente du Front national a été relaxée par le tribunal correctionnel de Lyon (Rhône), mardi 15 décembre, après avoir comparé les prières de rue musulmanes à l'Occupation, lors d'une réunion publique en décembre 2010. "Je suis désolée, mais pour ceux qui aiment beaucoup parler de la seconde guerre mondiale, s'il s'agit de parler d'Occupation, on pourrait en parler, pour le coup, parce que ça [les prières de rue], c'est une occupation du territoire", avait-elle déclaré, alors qu'elle était en campagne pour la présidence du FN face à Bruno Gollnisch. 

Jugée pour "provocation à la discrimination, à la violence ou à la haine envers un groupe de personnes à raison de leur appartenance à une religion", Marine Le Pen  encourait un an de prison et 45 000 euros d'amende. Mais le procureur Bernard Reynaud a requis la relaxe, estimant que "Madame Le Pen, en dénonçant ces prières dans l'espace public, imputables non à l'ensemble de la communauté musulmane mais à une minorité, n'a fait qu'exercer sa liberté d'expression"

"Je ne parlais pas de la seconde guerre mondiale"

Une première enquête pour "incitation à la haine raciale" avait été classée, mais une information judiciaire avait été ouverte en 2012, après la saisine du doyen des juges d'instruction par quatre associations : la Licra, le Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF), le Mrap et la Ligue judiciaire de défense des musulmans. En juillet 2013, le Parlement européen avait décidé de lever l'immunité de l'eurodéputée frontiste, ouvrant la voie à sa mise en examen, le 10 juillet 2014. Devant le tribunal, le 20 octobre 2015, Marine Le Pen avait assuré qu'elle ne parlait pas de "l'Occupation avec un grand 'O'", celle de la seconde guerre mondiale, "mais de l'occupation avec un petit o", qu'elle réduit à l'occupation de la voie publique.

Le procès, très médiatisé, s'est tenu six semaines avant les régionales, la prévenue accusant alors le gouvernement d'être responsable des poursuites. "Il ne vous étonne pas, ce calendrier ? Nous sommes à un mois d'une élection alors que cette affaire a cinq ans !" avait-elle lancé.

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