Colère des policiers : le syndicat Unsa Police dit vouloir "une police plus proche des citoyens"
Alors que le patron de la police nationale, Jean-Marc Falcone, a annoncé une série de mesures dans le JDD, les syndicats demandent plus de concret, afin de se rapprocher des citoyens.
Le directeur général de la police nationale Jean-Marc Falcone a fait plusieurs annonces dans le Journal du Dimanche : des armes plus modernes, de nouvelles voitures pour la police... Philippe Capon, secrétaire général de l'Unsa police était l'invité de franceinfo dimanche 23 octobre. Il souhaite "une police plus proche des citoyens".
franceinfo : Ces annonces sont-elles à la hauteur du mécontentement général ?
Philippe Capon : Elles sont intéressantes mais les voitures à un certain moment, il faut les remplacer, les armes étaient annoncées depuis quelques temps. Les annonces faites par le DGPN [directeur général de la police nationale] dans le JDD doivent se traduire par quelque chose de plus concret parce que des armes et des voitures de toute façon il en faut. Notre arme date des années 1950 donc après plus de 50 ans de service, bien sûr que cette arme doit être remplacée mais ça ne suffira pas. Il faut aller plus loin. Il y a le volet des relations police/justice. Manuel Valls, quand il était ministre de l'Intérieur, faisait du travail de la police et du rapprochement police/population un de ses arguments phares. On lui avait dit à l'époque que ça ne sera possible que si la justice est dans la boucle et qu'on parle de police/population/justice. On est complètement inefficace sur cette façon de fonctionner.
Vous voudriez un retour de la police de proximité ?
On voudrait une police au plus proche des citoyens. Une information partagée entre la police et les citoyens. Aujourd'hui, vous avez des gens qui sont relâchés prématurément grâce à une remise de peine sans que les policiers soient informés et sans qu'ils puissent donner l'information aux citoyens. Le ministre de la Justice nous a dit vouloir étudier ce problème. C'est un problème parmi tant d'autres. Il y a aussi une réponse pénale forte. Même si on nous dit que la réponse pénale pour les faits commis à l'encontre des policiers fait l'objet d'une réforme, on a des exemples où la réponse n'est pas à la hauteur des attentes des policiers, surtout pour les multirécidivistes.
Sous-traiter certaines missions des policiers au privé pour soulager la police, ça va dans le bon sens ?
Oui parce que certaines des tâches indues citées par le directeur général datent de 2010 : les problèmes de transfèrement, de garde à l'hôpital. Ça avait fait l'objet d'une annonce en 2010 par Brice Hortefeux alors ministre de l'Intérieur mais en 2016 ce n'est toujours pas fini. Ce sont des tâches qui incombent aux policiers et qui les empêchent de travailler sur la voie publique. Vous avez des circonscriptions qui voient les trois quarts de leurs effectifs sur des gardes à l'hôpital, sur des transfèrements, des présentations au juge, il faut que ça s'arrête.
Vous demandez aussi une réforme de la légitime défense ?
Les textes sont tellement complexes dans leur lecture et leur appréciation qu'ils doivent être revus. On veut une clarification des textes. Nous attendons le rendez-vous prochainement avec le président de la République pour lui faire part de tous ces problèmes qui dépassent le cadre du ministère de l'Intérieur et dans lequel le ministre de la Justice a aussi beaucoup à faire.
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