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La France manquera-t-elle d'électricité cet hiver ?

Des difficultés d'alimentation en électricité des ménages peuvent apparaître dès le deuxième ou troisième jour d'une vague de froid, lorsque les températures tombent de cinq à sept degrés en dessous des normales de saison.

Article rédigé par Carole Bélingard
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Des lignes haute tension à Villejust (Essonne), le 7 septembre 2017. (THOMAS SAMSON / AFP)

Gare au coup de froid. Le gestionnaire du réseau électrique RTE a prévenu, mardi 7 novembre, qu'il pourrait être amené à prendre des mesures "exceptionnelles" cet hiver pour assurer l'alimentation des foyers français. Faut-il craindre des coupures de courant ? Franceinfo répond à trois questions sur ces possibles mesures de restriction.

L'hiver prochain est-il si inquiétant ?

Il est trop tôt pour le dire, car en terme de consommation d'électricité, les périodes sous tension sont les mois de janvier et février. Or, il est difficile de savoir, deux mois à l'avance, si la France va connaître une vague de froid ou non. Néanmoins, RTE alerte dans son bilan prévisionnel : des arrêts de centrales non prévus ou des conditions climatiques hors normes "pourraient fragiliser l'alimentation électrique des Français" pendant les mois les plus froids.

Contacté par franceinfo, RTE se veut tout de même rassurant. "Cette année, en terme de production, on a une capacité supérieure à l'an dernier", explique une porte-parole. La France a moins de réacteurs nucléaires indisponibles que l'année passée et le pays peut aussi compter sur la reprise d'importation d'électricité venant du Royaume-Uni. Si l'hiver 2017 était "sous vigilance", l'hiver 2018 est seulement "sous surveillance".

A partir de quel moment, la situation peut-elle être tendue ?

Pour RTE, les difficultés apparaissent dès le deuxième ou troisième jour d'une vague de froid, lorsque les températures tombent de cinq à sept degrés en dessous des normales de saison"Une baisse d'un degré celsius représente une consommation supplémentaire de 2,4 gigawatts, soit la consommation additionnée des villes de Lyon et de Marseille", explique RTE à franceinfo.

Quels scénarios sont alors envisagés ?

En cas de tensions, plusieurs étapes graduelles sont prévues. La première, c'est l’appel aux gestes d’économie d’énergie : différer l’usage des appareils de lavage (lave-vaisselle, lave-linge) aux heures creuses, éteindre les appareils en veille... Ces gestes citoyens peuvent faire économiser 3 000 mégawatts. La deuxième étape, c'est le recours à "l’interruptibilité de gros consommateurs industriels", qui ferait économiser 1 500 mégawatts.

Si ce n'est toujours pas suffisant, une baisse de 5% de la tension sur les réseaux de distribution pourra être réalisée. En somme, votre lampe éclairera un peu moins. Une économie de 4 000 mégawatts pourra alors être réalisée. Enfin, en tout dernier recours, RTE pourrait décider de coupures de courant momentanées et tournantes, de vingt minutes à deux heures, localisées dans des quartiers ou des communes.

RTE n'a jamais eu à mettre en œuvre aucune de ces mesures, même pendant la dernière grosse vague de froid en 2012. "Mais à cette époque, [la France] avait un plus grand parc nucléaire", rappelle RTE. L'an dernier, l'appel aux gestes citoyens avait été lancé à l'initiative du gouvernement et non de RTE.

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