"On me couche à 17 heures !" : face au manque d'effectifs de la maison de retraite de Paimbœuf, le désarroi grandit
Dans cet Ehpad de Loire-Atlantique, seules cinq aides-soignantes sont présentes le matin pour s'occuper des 58 résidents.
Les témoignages s'enchaînent sur les conditions de travail et de vie dans les établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad). Après une enquête du Monde publiée mi-juillet sur un établissement du Jura, le personnel et les résidents de la maison de retraite de Paimbœuf, en Loire-Atlantique, tirent eux aussi la sonnette d'alarme. Fin juillet, la CGT a lancé un appel à la grève, suivi par certains des soixante agents, rapporte Ouest-France.
Les personnels et résidents dénoncent un quotidien assujetti aux nécessités d'organisation en sous-effectifs. "On me couche à 17 heures, pour des questions d'organisation du personnel. Plus tôt que les bébés ! Le matin, on me lève de plus en plus tard, souvent vers 11 heures. Ça fait court comme journée !" raconte ainsi Juliette Abellan, 85 ans, qui affirme aussi n'avoir pas pu prendre de douche "depuis trois semaines". Les dimanches et les jours fériés, faute d'aides-soignantes en nombre suffisant, il faut rester au lit toute la journée.
Trois "personnes en services civiques" pour renforcer les effectifs
Dans cet établissement, seulement cinq aides-soignantes sont présentes le matin pour s’occuper des 58 résidents, selon le quotidien régional. "Nous disposons de quinze minutes pour la toilette de chaque personne", se désole une aide-soignante. "C’est la chaîne. On n’a pas le temps de discuter et pourtant, elles sont très en demande. S’il y avait plus d’échanges, il y aurait moins d’antidépresseurs et de somnifères."
Trois "personnes en service civique" devraient arriver "pour renforcer l’animation", assure à Ouest-France Thierry Fillaut, le directeur de l'Ehpad. Pour l'instant, l'un des animateurs estime "qu’un résident dort huit heures, a quatre heures trente de soins et, au mieux, deux heures d’animations. (...) Le reste ? C’est un ennui que nous-mêmes, on ne supporterait pas."
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