Pourquoi les chiffres de la délinquance sont en baisse en France
Le ministère de l'Intérieur a dévoilé les nouvelles données mercredi 19 novembre. L'évolution est en partie liée à la nouvelle méthode de calcul des statistiques.
La France a enregistré une baisse générale des crimes et des délits ces dix derniers mois, a annoncé Manuel Valls, mercredi 19 novembre. Le Premier ministre a présenté les chiffres de la délinquance à la presse, lors d'un déplacement avec Bernard Cazeneuve à Beauvais (Oise). Et le bilan est largement positif : les vols de véhicules sont passés de 9 300, entre janvier et octobre 2013, à 9 000, sur la même période en 2014. Le nombre de vols à main armée pourrait, quant à lui, descendre sous la barre des 5 000 cette année, alors que les homicides reculent de 2,3% au niveau national. En revanche, les violences non crapuleuses ont augmenté de 3,3%, a reconnu Manuel Valls.
Francetv info vous dit pourquoi le ministère de l'Intérieur a enregistré une telle amélioration.
Parce qu'il y a une nouvelle méthode statistique
Les statistiques de la délinquance, jusque-là calculées par l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP), relèvent à présent du ressort du Service statistique ministériel de sécurité intérieure (SSMSI). L'organisme a été mis en place en septembre par Bernard Cazeneuve pour éviter de nouvelles polémiques sur la collecte et l'exploitation des chiffres, souvent contestées.
L'ONDRP remettait lui-même en cause la fiabilité de ses chiffres depuis 2012, explique Le Monde. A cette époque, un nouveau logiciel mis en place par la gendarmerie a faussé les résultats mensuels de l'organisme, en forçant les forces de l'ordre à enregistrer toutes les déclarations de crimes et de délits, même si elles ne donnaient pas lieu à un dépôt de plainte. La production et l'interprétation des données étant critiquées, le gouvernement a décidé de réformer la méthode de statistiques.
Le SSMSI est composé de statisticiens professionnels placés sous le contrôle du directeur de l'Insee, François Blanche, rapporte Le Figaro. Les nouveaux chiffres de la délinquance sont donc calculés sur la base des crimes recensés avec "des méthodes indépendantes" en zone de police et gendarmerie sur les dix premiers mois de l'année, par rapport à ceux de 2013. Une "action méthodique" qui garantit la "transparence" de ces données, selon la place Beauvau.
Parce qu'une action ciblée a été mise en place pour certains crimes
Le nombre de cambriolages a baissé dans plusieurs régions de France en 2014, notamment en Corse (recul de 31,9%), dans le Centre (recul de 22,23%) ou encore la Picardie (recul de 18,17%). A l'échelle nationale, ce type de crimes a diminué de 4,3%, pour la première fois en six ans, a annoncé Manuel Valls.
Des chiffres que le directeur de la police judiciaire, Simon-Pierre Baradel, explique par un effort particulier pour limiter ce type de délinquance. "L'objectif a été d'analyser, de manière très scrupuleuse, l'ensemble des modes opératoires utilisés par les malfaiteurs, tout en prenant en compte des détails laissés sur leur chemin afin de les recouper et de se familiariser avec leur méthode", détaille-t-il dans Le Parisien. Des "cellules d'enquêtes spécifiques" ont en outre été mises en place lorsque c'était nécessaire.
Parce qu'il y a un meilleur partage de l'information
Les forces de l'ordre ont été encouragées à recenser et centraliser "quantités d'informations qui ont accéléré les enquêtes", explique le directeur de la PJ, alors que la collaboration avec les autres pays européens à été renforcée.
Les policiers s'efforcent en outre de mieux renseigner les citoyens sur les crimes constatés dans leurs régions. Les vols sur les exploitations agricoles ont ainsi pu être limités grâce à des réunions d'information et au lancement d'un "plan Alerte SMS en direction des agriculteurs, afin que ceux-ci soient informés des vols observés dans les exploitations voisines", note Le Parisien.
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