Un enfant sur cinq vit sous le seuil de pauvreté en France
C'est la conclusion d'un rapport publié mardi par l'Unicef.
Pour la présidente de la branche française de l'organisation, il y a "urgence" à "agir de manière plus efficiente pour chaque enfant". Dans un rapport publié mardi 9 juin (document PDF), l'Unicef s'alarme de la pauvreté qui touche de plus en plus d'enfants en France. Trois millions d'entre eux, soit un sur cinq, vivent ainsi sous le seuil de pauvreté dans l'Hexagone, tandis que 31 000 sont sans domicile, entre 8 000 et 10 000 habitent des bidonvilles et 140 000 décrochent de l'école chaque année, précise l'enquête.
De 2008 à 2012, 440 000 enfants supplémentaires ont plongé avec leur famille dans la pauvreté, avec une prise en compte de l'impact de la crise "dramatiquement insuffisante", selon cette analyse de l'Unicef France sur les moins de 18 ans, intitulée "Chaque enfant compte. Partout, tout le temps" et remise aux experts du Comité des droits de l'enfant, instance de l'ONU. Beaucoup d'entre eux "cumulent des inégalités aux conséquences désastreuses pour leur avenir et celui de la société".
"Nous pourrions faire mieux avec les mêmes moyens"
Le texte insiste particulièrement sur "la situation inacceptable des enfants migrants non accompagnés et/ou vivant en bidonvilles", qui seraient au nombre de 8 000 à 10 000. Privés de leurs droits fondamentaux, victimes de discriminations, ces mineurs isolés étrangers "comptent parmi les plus vulnérables". Cela conduit "à des situations indignes", comme la traite des êtres humains, alerte Michèle Barzach, présidente de la branche française de l'Unicef.
Parmi les autres sujets de "forte inquiétude et de déception", la justice pénale des mineurs est également citée, de même que le système éducatif français, qui "creuse les inégalités". L'organisation évoque également des disparités territoriales "de plus en plus marquées, particulièrement criantes en France ultra-marine".
"La stratégie globale pour l'enfance n'existe toujours pas" en France, déplore Michèle Barzach. "Il n'y a pas de véritable politique publique de l'enfance et de l'adolescence consolidée et articulée, ni de mécanisme de suivi et d'évaluation à la hauteur." "Nous pourrions faire beaucoup mieux avec les mêmes moyens", conclut la présidente de l'Unicef France.
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