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Un enfant sur six est victime d'exclusion sociale en France

"Il y a une spirale négative dans laquelle sont entraînés les enfants et les familles défavorisés", note le médecin Catherine Dolto, coauteure d'une étude publiée par l'Unicef.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
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Selon l'Unicef, 7% des enfants sont en situation d'exclusion extrême en France. (UNICEF FRANCE / FRANCETV INFO)

Pour la première fois, une étude de l'Unicef, publiée mardi 19 novembre, s'intéresse à la situation des enfants en France. Il en ressort qu'un enfant sur six (soit 17%) se trouve dans une situation "jugée préoccupante" d'exclusion sociale. Selon l'étude, 7% des enfants souffrent même d'une "exclusion extrême".

La consultation "Droits de l'enfant" a été menée de février à juillet avec le concours de l'institut TNS-Sofres auprès de 22 500 enfants âgés de 6 à 18 ans et originaires de plus de 70 villes. Les enfants ont répondu à 130 questions ayant trait à leurs droits, à la vie quotidienne, à l'éducation, aux loisirs et à la santé.

"Un risque élevé de reproduction sociale"

Ainsi, 10% des enfants interrogés ont répondu "non" à la proposition "on respecte mes droits dans mon quartier, ma ville", 55% "oui" à la proposition "je peux être harcelé ou ennuyé par d'autres enfants ou jeunes" dans le milieu scolaire. Ils sont 5% à affirmer ne pas manger trois repas par jour.

Les réponses ont permis d'établir que l'intégration des enfants est "très bien assurée" (50%), "assez bien assurée" (33%), "précaire" (10%) ou "très précaire" (7%). L'analyse démontre que les différentes dimensions de l'intégration sociale des enfants (au sein de la famille, de la ville, de l'école, etc.) sont "fortement corrélées entre elles" et que cette intégration est liée aux conditions d'existence (niveau de privation, qualité du cadre de vie, accès aux soins), peut-on lire dans le rapport.

Pour Serge Paugam, sociologue coauteur de l'étude, les résultats "n'autorisent pas à conclure que les jeux sont faits dès l'enfance" en matière d'exclusion, mais prouvent qu'"il existe un risque élevé de reproduction sociale".

Le "cercle vicieux" de l'exclusion

"Il y a une spirale négative dans laquelle sont entraînés les enfants et les familles défavorisés", abonde Catherine Dolto, médecin et coauteure de l'enquête, qui estime que "notre société riche, se voulant égalitaire et fraternelle, laisse de côté un grand nombre de nos concitoyens".

Cette étude "fournit un outil d'élaboration de politiques publiques" qui ne parviennent pas aujourd'hui "à combattre efficacement les conséquences de la pauvreté et à enrayer le cercle vicieux de l'exclusion", avance la présidente de l'Unicef France, Michèle Barzach. La consultation est remise mardi à la ministre chargée de la Famille, Dominique Bertinotti, et à son homologue chargée de la Réussite éducative, George Pau-Langevin.

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