Une première aide pour les "enfants de la Creuse", déracinés de La Réunion entre 1963 et 1982
Les quelque 2 150 enfants réunionnais, victimes d'une migration forcée vers la métropole, vont bénéficier de mesures inédites. Le gouvernement leur a annoncé jeudi une aide au voyage et un soutien psychologique.
Le gouvernement a annoncé jeudi plusieurs mesures en faveur des "enfants de la Creuse", quelque 2 150 mineurs de La Réunion, victimes d'une migration forcée vers la métropole, et en particulier des départements ruraux.
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Une commission d’experts chargée de faire la lumière sur cette période souvent douloureuse entre 1963 et 1982, rendra son rapport dans un an, mais d'ici là, ces enfants, aujourd'hui adultes, vont pouvoir bénéficier d’un soutien psychologique et d’une aide au voyage vers leur terre d’origine.
Un premier pas pour lever les ombres
Pour ces enfants de La Réunion, le geste est immense et précieux. Il est question d'un accompagnement juridique, psychologique et financier. La ministre des Outre-mer, Ericka Bareigts, leur a annoncé des aides pour "des billets d'avion tous les trois ans", avec une prise en charge de "trois nuitées" lors de leur séjour, le temps de retrouver des proches. Paulette se montre libérée. Cette femme abîmée par son passé apprécie l'aide psychologique qui est offerte. "J'ai gardé ça pour moi toute une vie et cela m'a soulagée d'en parler", confie-t-elle.
Je suis comme dans une bulle et je voudrais casser cette bulle pour m'épanouir, même à 70 ans.
Paulette, déracinée de La Réunion
Paulette n'a révélé ses origines à ses enfants et petits-enfants que très récemment.
La reconnaissance réclamée des souffrances
Mireille Juglaret, présidente de la Fédération des enfants déracinés, évoque un signe fort du gouvernement après une longue attente. Elle sait que "tout ce qui est juridique, psychologique, tout ce qui relève des origines, de l'accès aux dossiers, va donner de l'air" aux adhérents qui ne connaissent pas leur histoire.
Les victimes, dont les identifications se poursuivent, attendent désormais de l'Etat la reconnaissance d'un crime contre l'enfance, pour des allers simples qui ont bouleversé leur vie. La commission nationale d'experts chargée de se pencher sur la migration forcée a recueilli le témoignage d'une soixantaine de victimes en janvier dernier à Paris et à Guéret. Elle rendra ses conclusions en 2018.
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