Vitesse, alcool… Les pistes pour réduire la mortalité sur les routes
Un rapport d'experts de la sécurité routière préconise d'abaisser la limitation de vitesse et de renforcer la lutte contre l'alcool au volant.
Le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, y est déjà favorable. Pour passer sous la barre des 2 000 morts par an sur les routes d'ici 2020, un rapport d'experts préconise notamment de réduire la vitesse de 90 à 80 km/h et de développer les éthylotests antidémarrage. Ces propositions confidentielles, dévoilées par l'AFP, samedi 5 octobre, doivent donner une orientation aux 51 membres du Conseil national de la sécurité routière (CNSR) avant leur prochaine séance plénière, fin novembre. Voici ce qu'il faut en retenir.
Ralentir, de 90 à 80 km/h sur les deux-voies
En 2012, 3 653 personnes ont perdu la vie sur les routes de France. Les experts partent du principe que les mesures passées de sécurité routière, comme le contrôle sanction automatisé (CSA), continueront à produire leurs effets dans les années à venir. Ils évaluent à 800 le nombre de tués d'ici à 2020 "si rien de nouveau se produit". Selon eux, la réduction de la vitesse maximale autorisée à 80 km/h sur "les routes bidirectionnelles" nationales, départementales et communales où elle est limitée à 90 km/h constitue la mesure "la plus efficace pour réduire la mortalité".
Elle permettrait de sauver 450 vies chaque année si elle s'appliquait sur l'ensemble du réseau concerné, et au moins 200 vies si elle n'était mise en place que dans les zones les plus dangereuses, est-il précisé dans le rapport. "Un redéploiement et une intensification des contrôles de vitesse" devraient aussi être mis en place sur ces infrastructures, préconisent les experts. Selon leurs estimations, environ un millier de personnes meurent chaque année sur les routes actuellement limitées à 90 km/h, hors agglomération.
"Je reste convaincu que c'est en baissant davantage la vitesse sur les routes, et notamment les routes secondaires, que nous aurons une baisse de la mortalité", avait déclaré le ministre de l'Intérieur Manuel Valls, lors de la dernière séance plénière du CNSR, en juin. "Si demain, il faut des mesures dans ce sens, je n'hésiterai pas à les prendre", avait-il ajouté.
Développer des éthylotests antidémarrage
En 2012, 839 accidents mortels se sont produits alors qu'au moins un des conducteurs présentait un taux d'alcool supérieur au taux légal. Les experts suggèrent donc de lutter contre l'alcool au volant, notamment en réfléchissant à la mise en place d'éthylotests antidémarrage (EAD), dans certains cas. Les EAD pourraient ainsi être proposés aux jeunes conducteurs, contre une réduction de leur prime d'assurance, mais aussi comme alternative aux sanctions pénales traditionnelles chez les personnes contrôlées avec plus 0,8 g/l et chez les multi-récidivistes.
Réorganiser la Sécurité routière
Enfin, le rapport invite le ministère de l'Intérieur à renforcer le "management de la sécurité routière", via une réorganisation du processus de décision politique en la matière, une communication "plus réactive et pertinente" ou encore le développement du contrôle sanction automatisé.
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