SOS Homophobie perd son agrément pour intervenir dans les collèges et lycées
En cause : un document de travail de l'association qui n'était pas suffisamment neutre, selon le tribunal administratif de Paris, saisi par des associations catholiques.
EDUCATION – SOS Homophobie doit revoir sa copie. Le tribunal administratif de Paris a annulé, le 23 novembre, l'agrément que le ministère de l'Education nationale lui avait accordé. Sans cet agrément, SOS Homophobie pourra toujours intervenir dans les écoles, mais seulement à la demande expresse des chefs d'établissements.
"En cette période tumultueuse où les paroles d’exclusion sont légion (...) cette décision tombe mal et semble donner raison aux homophobes", a réagi SOS Homophobie dans un communiqué. "Nous engageons avec le ministère de l’Education Nationale un travail visant à résoudre ce problème", ajoute l'association qui se dit "plus que jamais décidée à demander un nouvel agrément."
Depuis 2009, l’association SOS Homophobie bénéficiait d’un agrément national lui permettant d’intervenir dans les collèges et les lycées en tant qu’association éducative complémentaire de l’enseignement public. Mais ses interventions n’ont pas plu à certains parents. Ils ont saisi la Confédération nationale des associations familiales catholiques (CNAFC), à l’origine des poursuites contre SOS Homophobie. Une démarche contentieuse a été engagée par la CNAFC en octobre 2009.
Un document de travail à l'origine de l'annulation
Le tribunal administratif a estimé que SOS Homophobie utilisait un document de travail "insuffisamment nuancé", selon la CNFAC. Le document n'était pourtant pas distribué dans les 500 classes de collèges et lycées où intervenait l'association, mais son utilisation suffit à faire annuler l'agrément ministériel, précise RTL.
Ce "module de sensibilisation" contenait notamment certains scénarios intitulés "le proviseur homophobe", ou encore "la mère homophobe", que le tribunal a jugé "à ce point insuffisamment nuancés qu'ils portent atteinte au principe de neutralité qui s'impose aux associations qui interviennent dans l'enseignement public". Il a aussi considéré que certaines affirmations du document sont susceptibles de porter atteinte aux convictions religieuses et philosophiques des élèves, des parents ou des enseignants. Notamment celle qui explique que les représentants des religions "interviennent souvent publiquement pour s'opposer aux avancées en matière de droit des homosexuels".
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