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"La compétence n'a pas de genre" : Bibiana Steinhaus devient la première arbitre des grands championnats européens de foot

Bibiana Steinhaus devient, dimanche 10 septembre, la toute première femme de l’histoire du football à devenir arbitre principale dans un match de championnat professionnel masculin du top 5 européen, en Bundesliga.

Article rédigé par Matteu Maestracci
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Bibiana Steinhaus. (MATTEO CIAMBELLI / NURPHOTO)

"J'arbitre parce que mes performances me le permettent, pas parce que je suis une femme. Ca fait une grosse différence". Bibiana Steinhaus est devenue, dimanche 10 septembre à Berlin, la première femme arbitre dans un grand championnat professionnel de football, en officiant durant le match de Bundesliga qui opposera le Hertha Berlin au Werder Brême. Brigitte Henriques, vice-présidente de la Fédération française de football (FFF) chargée du développement du football féminin, salue sur franceinfo cette avancée dans la mixité et estime que "la compétence n'a pas de genre".

franceinfo : Bibiana Steinhaus dit : "si tu es bon, le sexe ne compte pas", vous êtes d'accord ? 

Brigitte Henriques : Quel que soit le domaine, le monde de l'entreprise ou l'arbitrage, partout, la compétence n'a pas de genre et l'on doit toujours pouvoir avoir le choix entre des hommes et des femmes. C'est ce que nous nous attelons à faire ici à la Fédération française de football, que ce soit en matière d'arbitrage, d'élu, d'éducateur, d'entraîneur.

Est-ce qu'il y a encore un palier à franchir en France, pour qu'une arbitre officie en Ligue 1 ?

Pour avoir de plus en plus de talents et élever le niveau de l'arbitrage féminin il faut augmenter le nombre à la base. C'est pour cela que nous travaillons activement avec l'UNSS (union nationale du sport scolaire), qui a plus de 3 000 jeunes officielles pour essayer de faire des passerelles avec le monde fédéral. Aujourd'hui nous n'avons que 700 arbitres féminines et c'est franchement insuffisant, nous avons donc une vraie responsabilité au niveau des moyens consacrés à cet objectif.

Le club de Clermont en Ligue 2 avait recruté une femme pour entraîner son équipe féminine, il y a aussi l'exemple d'Amélie Mauresmo en tennis qui entraîne Andy Murray... Pensez-vous que bientôt on ne relèvera même plus ce type de situation car elles seront devenues normales ? 

Je suis très contente que vous me posiez cette question, la question de la mixité. C'est-à-dire des hommes et des femmes qui accèdent à des postes à responsabilités dans des organisations et qui permettent d'optimiser les performances, que ce soit dans le monde de l'entreprise ou le monde sportif. Pour arriver à banaliser ce choix entre les hommes et les femmes, il faut encore une fois qu'un réservoir soit constitué. À partir de là, bien évidemment nous pourrons de plus en plus avoir des femmes en responsabilité partout. Mais par contre, il est certain que comme nous sommes dans un environnement masculin et historiquement réservé aux hommes, il faut prendre le temps de laisser cet environnement s'ouvrir à la mixité et à la diversité. Et ensuite donner un coup de pouce pour identifier ces femmes, les valoriser et les accompagner bien sûr, car c'est quand même très nouveau tout ce qui se passe. 

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