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Minute de silence bafouée, tacle assassin et bagarre générale : un club de football dissout son équipe de jeunes

L'AS Bressols (Tarn-et-Garonne) a décidé de dissoudre son équipe des moins de 19 ans après un dernier match mouvementé.

Article rédigé par Thomas Baïetto
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le match entre Saint-Sulpice et Bressols a été arrêté à la 65e minute, après une bagarre générale. (MAXPPP)

"On s'en fout des mecs de Paris, on l'a déjà fait la semaine dernière, cette minute de silence." Il est 18h15, samedi 21 novembre, sur le terrain de Saint-Sulpice (Tarn). Les moins de 19 ans locaux reçoivent l'AS Bressols pour un match, sous la pluie. L'arbitre demande aux 22 acteurs de respecter une nouvelle minute de silence en mémoire des victimes des attentats de Paris.

"Cette minute n'a pas été respectée. Il y a eu quelques paroles de certains joueurs de Bressols", raconte à francetv info Guillaume Abgrall. Le secrétaire général du club de Saint-Sulpice est arrivé en deuxième mi-temps, mais s'est fait raconter la scène. Son capitaine, cité par La Dépêche du Midi, a entendu "certains joueurs râler" et "rigoler". "Il y en a trois ou quatre qui disaient : 'On l'a déjà fait la semaine avant'", confirme à francetv info Christian Lafitte, le président de Bressols.

"Une bonne vieille 'générale'"

C'est le premier acte d'un match qui n'ira pas à son terme. A la 65e minute, selon le récit de Guillaume Abgrall, un joueur de Bressols tacle violemment un adversaire. "Il se relève et assène un coup de poing à mon joueur, poursuit le dirigeant. Bim, bam, boum, c'est parti dans une bonne vieille 'générale' [bagarre générale], comme à l'époque." L'arbitre décide d'arrêter la rencontre.

La tension ne retombe pas. A la sortie du vestiaire, les visiteurs attendent de pied ferme les locaux. "On a dit à nos joueurs de rentrer et on a fait sortir l'arbitre par une porte dérobée, ça sentait le traquenard", explique Guillaume Abgrall. Les joueurs de Bressols s'en prennent alors aux voitures et aux proches qui attendaient dehors. La gendarmerie intervient, un peu tard. "Il y a eu deux voitures dégradées et des parents ont reçu des cailloux. Une plainte a été déposée par l'un d'eux", récapitule Guillaume Abgrall.

"On en fait beaucoup pour ce match"

Excédé par ce nouvel incident dans une "catégorie compliquée" (les moins de 19 ans), Christian Lafitte tranche dans le vif. "L'équipe est dissoute, explique ce président d'un club de 250 licenciés. De toute façon, pour jouer au foot, il faut être 11 et si on s'était contentés de virer les quelques brebis galeuses, on n'était plus assez pour jouer."

"On en fait beaucoup pour ce match de foot, on tombe un peu dans le sensationnel, la bagarre intervient à la 65e minute, la minute de silence est loin", regrette-t-il. Mais il assume sa décision : "On n'est pas là pour faire la police tous les samedis".

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