Vendée Globe : "Ça a été dur de quitter mon bateau", raconte Kito de Pavant après son sauvetage
Le navigateur Kito de Pavant a été pris en charge, mercredi, par un navire après avoir heurté un objet avec son monocoque. Il n'est pas blessé mais se dit moralement affecté par la perte de son bateau.
Le skipper français Kito de Pavant a été secouru mercredi 7 décembre vers 2h (heure de Paris) par le navire Marion-Dufresne. Il était en grande difficulté dans l'océan Indien après une grave avarie de son monocoque, qui a heurté un OFNI (Objet flottant non identifié). Le marin a été examiné par le médecin de bord du navire qui l'a secouru.
"J’ai eu de la chance dans mon malheur, a raconté Kito de Pavant, le Marion-Dufresne était sur zone et il n’y est que quatre fois par an. Les conditions étaient mauvaises et en fin de nuit, je n’arrivais plus à étaler la voie d’eau. Les planchers flottaient" raconte t-il.
Le navigateur de 55 ans explique : "Ça a été dur de quitter mon bateau et de l’abandonner au milieu de nulle part, ça me fait mal au cœur de le perdre. Mais c’était la seule solution parce que je n’avais quasiment plus d’énergie pour les pompes et je ne pouvais pas recharger les batteries puisque le moteur était sous l’eau".
Un abandon lourd de conséquences
"Une bonne partie de la coque est très endommagée puisque le fond de coque est parti avec le palier arrière de la quille. Et le vérin de quille a déchiré la coque sur plus d’un mètre. C’était sinistre de voir le bateau dans cet état-là. Ça devenait trop dangereux pour moi", a ajouté Kito de Pavant. "C’est terrible de laisser le bateau sur place parce que je perds beaucoup et les conséquences seront lourdes: c’est la première fois que je perds un bateau. Moralement, je suis assez marqué, physiquement, je n’ai rien" a poursuivi le skipper français.
Le skipper est revenu sur les circonstances qui ont mis un terme à sa course, alors qu'il était 10e de ce Vendée Globe: " Le choc a été très net, très fort. Je marchais entre 15 et 20 nœuds avec 25-30 nœuds et une mer formée. J’étais prudent, pas trop rapide. J’ai tapé quelque chose, je ne sais pas quoi, mais j’ai entendu un gros bruit sec et j’ai tout de suite pensé à quelque chose de dur. Mais en regardant à l’arrière du bateau, je n’ai rien vu ressortir. Peut-être que ce que j’ai entendu était le crash sur le bateau".
Le prochain bateau était à deux jours de route
Quand il s'est rendu compte que son bateau prenait l'eau et ne pouvait plus avancer, Kito de Pavant a appelé la direction de course. "Le Marion-Dufresne était heureusement à 110 milles dans mon Nord." Sinon, il aurait dû attendre deux jours avant qu'un autre bateau arrive sur zone.
Kito de Pavant va désormais rester à bord du Marion-Dufresne, qui va reprendre sa mission avec le skipper à son bord. Il doit s'arrêter dans d'autres îles dans l'océan Indien, comme les îles Crozet, Kerguelen et Amsterdam. Je suis pour trois semaines sur ce navire de ravitaillement des Terres Australes et Antarctiques Françaises (TAAF). Ce sont des régions que je ne connais pas et je vais donc faire le tour de ces îles désolées", a expliqué le skipper.
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