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Témoignage de Francis Collomp, otage évadé

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Article rédigé par franceinfo
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Merci Arnaud. Retour en France avec un témoignage, celui d'un homme qui a étonné, stupéfié tout le monde par son audace et qui était resté silencieux. Il s'agit de l'ex-otage Francis Collomp, 63 ans. Il a pris le risque de s'évader, il a retrouvé la liberté. Aujourd'hui, il raconte.

C'est un homme épuisé qui accepte de nous raconter son calvaire. Il y a 7 jours Francis Collomp s'est libéré seul.

Ces gens-là ont toujours tué leurs otages. Surtout ceux qui ont voulu s'échapper. Je savais que si je ne réussissais pas mon évasion j'étais mort. Pour moi c'était dans mes gênes, dans ma peau.

Depuis le début il ne pense qu'à s'évader. APrès 11 mois de détention dans différentes maisons du nord du Nigeria, il doit sa libération à son audace et l'erreur de l'un de ses ravisseurs.

D'habitude il ouvrait la porte, reprenait les clefs les remettait à l'intérieur et refermait puis allait à la partie douche avec une autre porte pour faire ses ablutions avant les prières. Ce jour-là, il avait oublié les clefs à l'extérieur. J'ai dit mon petit gars, si tu oublies les clefs. J'ai préparé mes affaires pour m'évader. Effectivement, le soir il a encore oublié les clefs. Je dois mon évasion à son erreur.

En courant vous cherchez une moto-taxi.

Non, mon but c'était de ne pas courir pour ne pas inquiéter la population locale. Je ne savais pas où j'étais. J'avais pris des réserves d'eau et un blouson pour la nuit.

lL prend ensuite un taxi, lui explique qu'il s'est fait voler et qu'il faut le conduire à la police. 15 minutes d'angoisse et la peur d'être rattrappé. Ils le maltraitaient mais il leur tenait tête.

Ils voulaient m'interroger pour voir si je voulais me convertir ils ont été mal reçus. J'ai fait un bras d'honneur à ces gens-là. Ce sont des gens qui méritent de mourir.

Ils vous ont fait souffrir.

Quelques fois oui. des coups de crosse, on ne s'étendra pas sur le sujet.

Je n'accepte en aucun cas d'être qualifié d'héros. Quand vous êtes otage, vous n'êtes pas un héros. On vous menace de mort, vous devenez rien du tout. Comme un chien qui veut atteindre sa pitance. Vous attendez à manger.

Pour tenir le coup, il y a eu ce précieux carnet. Chaque jour, l'ingénieur de 63 ans y a écrit ses idées, imaginé des machines. Pour s'évader, même par la pensée. Au moment de nous quitter il est submergé par l'émotion. Il s'agit la mémoire des journalistes dont il a appris la mort.

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