Tensions à Istanbul : Erdogan reconnaît "des actions extrêmes" de la police
La police a utilisé des gaz lacrymogènes samedi matin pour disperser les manifestants antigouvernement, à nouveau dans la rue après une journée marquée par la violence.
Après une nuit calme, les manifestants sont redescendus dans la rue samedi 1er juin à Istanbul (Turquie). La police turque a fait usage de gaz lacrymogènes, aux abords de la place Taksim, dans le centre de la ville, pour disperser plusieurs centaines de personnes. La veille, plusieurs dizaines de personnes ont été blessées lors d'une intervention musclée des forces de l'ordre, visant à disperser des militants qui campaient depuis quatre jours sur place.
Le mouvement, initié par des écologistes et des urbanistes pour protester contre un projet d'aménagement urbain, s'est transformé en manifestation antigouvernementale de grande ampleur. Il s'agit de l'un des plus importants mouvements de protestation dirigé contre le gouvernement islamo-conservateur turc depuis son arrivée au pouvoir en 2002.
Erdogan inflexible
Samedi après-midi, le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a sommé les manifestants de cesser "immédiatement" leur mouvement. Il a assuré que la police resterait sur place pour y maintenir l'ordre. "Je demande aux protestataires d'arrêter immédiatement leurs manifestations (...) pour éviter plus de dommages aux visiteurs, aux piétons et aux commerçants", a-t-il déclaré lors d'un discours à Istanbul. "La place Taksim ne peut pas être un endroit où les extrémistes font ce qu'ils veulent".
Le chef du gouvernement a également affirmé qu'il ne retirerait pas le projet d'aménagement urbain à l'origine des manifestations. "Nous allons reconstruire la caserne militaire" prévue dans le projet qui cristallise la colère des opposants depuis deux jours. Il a toutefois reconnu que les policiers avaient agi très lourdement. "Il est vrai qu'il y a eu des erreurs, et des actions extrêmes dans la réponse de la police. Les mises en garde nécessaires ont été faites."
De son côté, le président turc Abdullah Gül a lancé un appel au "bon sens" et au "calme". Il juge que les heurts ont atteint un "niveau inquiétant" et prévient : "Nous avons tous besoin d'être responsables face à ces manifestations."
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