Un ex-conseiller de Lagarde soupçonné d'avoir fait détourner un tracé LGV
François-Gilles Egretier a été mis en examen pour prise illégale d'intérêts. Selon "Sud-Ouest", il voulait épargner la propriété de sa mère.
Il est soupçonné d'avoir fait modifier le tracé d'une ligne LGV qui devait traverser une propriété familiale dans les Landes. François-Gilles Egretier, un ex-conseiller de de Christine Lagarde lorsqu'elle était ministre de l'Economie et des Finances du gouvernement Fillon, a été mis en examen pour "prise illégale d'intérêts". C'est l'avocat de l'association plaignante qui l'a indiqué, mardi 30 avril, confirmant une information du quotidien Sud-Ouest.
L'association Les Voix du fuseau nord avait déposé une plainte en 2010, au parquet de Mont-de-Marsan. En cause, le déplacement de 3 000 mètres du fuseau du tracé de la LGV devant relier Bordeaux à l'Espagne. Le tracé final doit désormais passer au nord de la commune landaise d'Uchacq-et-Parentis (600 habitants), évitant une demeure appartenant, selon Sud-Ouest, à la mère de François-Gilles Egretier. Quinze riverains sont touchés par cette modification de tracé.
"Un combat du pot de terre contre le fer"
"Cette mise en examen est un grand pas vers ce qui semble être la manifestation de la vérité. Nous vivons actuellement dans un climat de moralisation de l'action politique et je sais pouvoir compter sur la justice pour qu'elle fasse son travail, même s'il faut respecter la présomption d'innocence", estime Adrien Ville, l'avocat de l'association.
Selon lui, la mise en examen repose en grande partie sur "des e-mails très explicites où personne ne se cache de contacts avec Dominique Bussereau, ex-secrétaire d'Etat aux transports, et Jean-Marc Delion, alors directeur général délégué de RFF [Réseau ferré de France], pour faire en sorte que le tracé ne passe plus dans son jardin".
"La révélation de ces courriers fait suite à une erreur de la partie adverse", poursuit l'avocat. "Une personne a été intégrée par erreur dans le listing informatique et a reçu les messages dont elle n'était pas destinataire." Cette personne n'est autre que Robert Tauziat, porte-parole des plaignants. Il évoque son "immense satisfaction". "C'est un ballon d'oxygène après un combat de trois années (...) où nous avons été humiliés, roulés dans la farine", dans "un combat du pot de terre contre le fer".
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