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Un "lobby gay" au Vatican a-t-il poussé le pape à démissionner ?

Selon "La Repubblica", l'enquête sur Vatileaks a révélé un dossier scabreux qui aurait conforté Benoît XVI dans sa volonté de renoncer. Le Vatican s'est refusé à tout commentaire.

Article rédigé par Julie Rasplus
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Benoît XVI, le 13 février 2013, au Vatican. (GABRIEL BOUYS / AFP)

La démission du pape Benoît XVI alimente les rumeurs. A quelques semaines de la fin de son pontificat, le quotidien italien La Repubblica (en italien) se demande jeudi 21 février un "lobby gay" qui aurait poussé le souverain pontife à renoncer à sa charge. Selon le journal, un groupe de pression aurait exercé un chantage sur certains prélats du Vatican, sur fond de liaisons homosexuelles. Francetv info vous en dit plus. 

Que dit "La Repubblica" ? 

Tout remonte au 17 décembre 2012. Ce jour-là, trois cardinaux à la retraite rendent au pape un rapport de deux tomes de 300 pages, "relié en rouge", dans le cadre de de l'enquête ultraconfidentielle sur le scandale Vatileaks de 2012. Le texte, marqué du sceau du secret pontifical, évoque noir sur blanc des réseaux et divisions apparus au sein de la Curie. Et parmi eux, l'existence d'un "réseau transversal uni par l'orientation sexuelle"

Le quotidien affirme ainsi que des prélats ont l'habitude d'entretenir des liaisons homosexuelles. Selon un proche des cardinaux auteurs du rapport, "tout tourne autour des Sixième et Septième commandements". Le premier enjoint de ne pas voler ; le second interdit l'adultère. Mais, selon le Guardian (en anglais), il est aussi interprété par les catholiques comme une interdiction de l'homosexualité. D'après La Repubblica, ces liaisons se seraient déroulées dans "une villa hors de Rome, un sauna, un salon de beauté" mais aussi "les chambres du Vatican elles-mêmes". Enfin, des laïcs menaceraient de les dénoncer, exerçant un chantage sur les prélats et des personnes haut placées au Vatican.

Quel effet ont eu ces révélations sur le pape ? 

La Repubblica le dit dès le titre de l'article : ces affaires de sexe et de chantage auraient poussé le pape à la démission. Pour le journal, cette goutte d'eau aurait en réalité fait déborder un vase déjà plein des scandales de 2012. Dans la foulée de ce rapport, Benoît XVI aurait donc décidé de lâcher son poste, confiant ses désirs à Peter Seewald, qui a co-écrit le livre d'entretiens Lumière du monde en 2011. Le Guardian raconte de son côté que le souverain pontife a pris soin d'enfermer le rapport explosif dans un coffre-fort et envisagerait de le transmettre à son successeur. 

Que répond le Vatican ? 

Le porte-parole du Saint-Siège, Federico Lombardi, a immédiatement réagi à ces révélations, jugeant fantaisistes ou faux plusieurs points de l’article. Il a annoncé qu’il n’y aurait ni "démentis, ni commentaires, ni confirmations" sur les "affirmations et opinions" diffusées par la presse, alors que le conclave doit bientôt se réunir pour élire un nouveau pape. Dans ce contexte, les rumeurs vont bon train. Selon des experts des questions vaticanes, cités par l'AFP, les articles à sensation pourraient même se multiplier, certains acteurs cherchant à peser sur l’élection.

Peu après l'annonce de la démission de Benoît XVI, Federico Lombardi avait déjà indiqué que cette décision n'était due à aucune "dépression", ni à des motifs psychologiques, mais bien à son âge et à l'affaiblissement de ses forces. Reste qu'en octobre 2012, le pape évoquait déjà, dans un discours improvisé, "les mauvais poissons" pêchés dans le filet de l'Eglise. Les inquiétudes se font encore plus pressantes depuis l'angélus du 17 février, lors duquel il a appelé "à repousser les tentations" et "l'esprit du mal".

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